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Théâtre : Josiane Balasko de retour dans un monologue de Simone de Beauvoir

Avec "La Femme rompue", Josiane Balasko signe un retour inattendu au théâtre. Elle y incarne le personnage d'un monologue de Simone de Beauvoir. Entre rage, haine et mauvaise foi.

Article rédigé par Anne Chépeau, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
Josiane Balasko incarne le personnage d'un monologue de Simone de Beauvoir dans "La Femme rompue", au théâtre des Bouffes du Nord, à Paris, jusqu’au 31décembre. (PASCAL VICTOR / ARTCOMART)

Elle revient là où on l'attendait le moins : Josiane Balasko s'affiche au théâtre, non pas dans une comédie, mais dans un monologue de Simone de Beauvoir, La Femme rompue. Mise en scène par Hélène Fillières, la pièce se joue au théâtre parisien des Bouffes du Nord jusqu'au 31 décembre.

L'histoire : un soir de réveillon, une femme se raconte entre rage, haine et mauvaise foi. Une femme plongée dans la solitude après avoir perdu ceux qu'elle a aimés. Sa fille, qui a mis fin à ses jours, son fils, dont elle n'a pas eu la garde, et son mari, qui l'a quittée.

Un jet de haine, de rage, d'impuissance, de douleur

Très fort et inattendu, le monologue a immédiatement séduit la comédienne : "Quand Hélène Fillières est venue me le proposer, j'ai découvert un texte très loin de ce qu'on peut imaginer de Simone de Beauvoir. C'est un monologue qu'elle a écrit sans ponctuation. C'est un jet de haine, de rage, d'impuissance, de douleur. J'ai trouvé ça vraiment superbe !"

Je trouvais le personnage monstrueux. Mais peu à peu, en le travaillant, je lui trouve beaucoup de circonstances atténuantes

Josiane Balasko

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Dans ce monologue se retrouvent les ingrédients de la tragédie... sans oublier une part de comique, estime la comédienne. "Cette femme est d'une immense mauvaise foi vis-à-vis d'elle-même. Ce qui parfois la rend drôle. Elle emploie un langage ordurier, très imagé, masculin. On imagine le retentissement qu'a eu le texte au moment de sa sortie à la fin des années 1960."

Le monologue, une performance qui donne le vertige

Si antipathique que soit présenté le personnage, impossible de la détester. "C'est parce qu'elle est seule, estime Josiane Balasko. Parce qu'elle est dans une souffrance totale, en raison de la mort de sa fille et du rejet de sa propre famille. On peut facilement s'identifier à cette solitude et cette souffrance."

Josiane Balasko ne le cache pas : le choix d'un monologue ne se fait pas sans crainte. "On a peur du trou ! Je fais des 'italiennes', c'est à dire que je répète le texte rapidement tous les jours, une heure avant d'entrer en scène, raconte la comédienne. Ce texte-là me provoque un vertige, car je suis allongée. On est en état d'impuissance, entouré de noir, avec la lumière dans les yeux. Mais ensuite, je prends possession de mon sofa, comme si c'était une scène de théâtre !"

"Un jet de haine, de rage, d'impuissance, de douleur" : Josiane Balasko joue "La Femme rompue"

La Femme rompue, avec Josiane Balasko, au théâtre des Bouffes du Nord à Paris, jusqu'au 31 décembre. Puis en tournée dans toute la France à partir du 6 janvier.

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