Pourquoi si peu de rues portent le nom d'une femme ?
Christine Bard, historienne et spécialiste de l’histoire des femmes, estime que le manque de parité dans les noms de rue est le symbole de « la domination masculine ».
En France, quand une rue met une personnalité à l’honneur, c’est un homme dans 94% des cas. Pour aller vers plus d’égalité dans l’espace public, deux parlementaires, la députée Sophie Auconie et la sénatrice Annick Billonont, ont proposé le 23 novembre dernier que chaque commune baptise une rue du nom d’une femme. Elles entendent porter cette initiative, baptisée « la ville aux dames », auprès de Brigitte Macron et à la secrétaire d’État à l’égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa.
Le nombre de femmes à honorer ne manque pas
Ne pas avoir plus de noms de rues portant des noms de femmes, pour Christine Bard, historienne et spécialiste de l’histoire des femmes, « ça s’appelle la domination masculine. […] C’est très symbolique de l’effacement des femmes dans la mémoire collective. »
« On pourrait décider d’avoir la parité dans les noms de rues », estime l'historienne. Ce n’est pas le nombre de femmes à honorer qui manque, assure-t-elle: « Les recherches historiques depuis les années 1970 montrent à quel point on a eu, dans le passé, des femmes musiciennes, créatrices, des femmes engagées dans toutes sortes de luttes ». De plus, « c’est la masse des femmes qui compte. C’est la moitié de l’humanité quand même. »
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