"On veut aussi que les habits soient réalistes et réagissent aux contacts" : à San Francisco dans les coulisses du film d'animation "Coco" de Pixar
Coco, le 19e film d'animation des studios Pixar sort mercredi dans les salles de cinéma. Une centaine d'animateurs y ont participé. Franceinfo a visité les studios en compagnie d'un animateur français.
Franceinfo s'est rendu au studio Pixar dans la banlieue de San Francisco où a été réalisé Coco, qui sort mercredi 28 novembre au cinéma. Une dizaine de Français ont participé à la création de ce film d'animation, le 19e de la maison Pixar. Parmi eux, l'animateur Charles Larrieu. Il a fait visiter à franceinfo "le Steeve Jobs building".
Des scènes et des décors "réalistes"
Une lampe d'architecte géante, l'emblème du studio Pixar, trône au milieu d'un campus à l'américaine devant l'immeuble en verre conçu par le fondateur d'Apple, Steve Jobs. Charles Larrieu est arrivé il y a deux ans, tout juste sorti d'une école d'animation à San Francisco qui prépare bien à entrer chez Pixar. D'abord stagiaire, il est aujourd'hui "crowd animateur", c'est à dire animateur de personnages secondaires. Dans Coco, il a animé environ 20 secondes du film, dont un plan avec le jeune héros.
"C'est un plan où Miguel fraie son chemin à travers la foule, et c'était très compliqué, non seulement parce qu'il y avait beaucoup de monde dans la foule, et parce qu'il y a beaucoup de contacts entre Miguel et la foule, donc il faut rendre ça réaliste", explique Charles Larrieu. Et tout compte, jusqu'aux vêtements "On veut aussi que les habits soient réalistes et réagissent au contact des autres personnages", précise-t-il.
C'est un plan qui a mis du temps à être terminé, mais dont au final je suis très fier
Charles Larrieu, animateur chez Pixarfranceinfo
Une centaine d'animateurs pour le film
Charles Larrieu est un maillon d'une vaste chaîne. Chez Pixar, tout se déploie sur deux étages, par département : les décors, la création des personnage, les lumières et bien sûr l'animation. Ils sont plus d'une centaine d'animateurs. Et tout passe à la moulinette. C'est la méthode Toyota. Chacun peut donner son avis pendant la fabrication du film.
Une fois qu'on est assez confiant, on s'inscrit pour ce qu'on appelle des "Anim Dailies", qui sont quotidiennement des sessions où on montre notre travail au réalisateur
Charles Larrieufranceinfo
Le travail est vu et revu avant d'être validé. "Donc on se retrouve, tous les réalisateurs et les animateurs le matin, et on montre notre travail devant tous les animateurs. Ce n'est pas toujours facile, il faut accepter la critique", précise Charles Larrieu. D'ailleurs, un bar de céréales gratuit trône au rez-de-chaussée, car parfois les nuits sont courtes.
Cela arrive qu'on soit là toute la nuit, pour pouvoir montrer le lendemain au directeur ce qu'on a fait, mais on essaie d'éviter en règle générale
Charles Larrieufranceinfo
Il y a tellement d'éléments assemblés dans chaque image que souvent les animateurs découvrent le film final à sa sortie. Le parcours d'un animateur chez Pixar est progressif. Le rêve de Charles Larrieu désormais est d'animer des personnages principaux. "Le prochain, c'est Les indestructibles, donc je pense que tout le monde au studio veut travailler sur ce film. Et après, il y a toujours des scènes qui sont plus intéressantes que d'autres, donc c'est essayer d'avoir des scènes qui sont intéressantes", explique le jeune animateur, qui voit son avenir en grand chez Pixar.
"Dans Les indestructibles, tout le monde veut animer une scène d'action et de combat, où même une scène avec une performance intense. Et même, qui sait, peut-être plus tard superviser un film, on verra", imagine-t-il.
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