Rencontre avec Michel Fugain, le chanteur fête ses 80 printemps sur scène
Le jeudi 12 mai 2022, Michel Fugain a fêté ses 80 ans au théâtre Bobino de Paris. Une équipe de France Télévisions l'a rencontré la veille de son anniversaire sur cette même scène.
Quand on lui demande s'il aime fêter ses anniversaires, Michel Fugain répond qu'en principe non mais que celui-ci est particulier. "80, ça me paraît être une date formidable (…) pour l'instant, je trouve que le bilan est assez positif", sourit le chanteur. Pour lui, ces 80 printemps sont aussi l'occasion de jeter un coup d'oeil dans le rétroviseur.
Né le 12 mai 1942 à Grenoble, fils d'un médecin communiste "rouge vif", selon ses propres termes, il se destinait à une carrière au cinéma. Quand il quitte l'Isère pour Paris, à l'âge de 21 ans, il commence par être assistant réalisateur. Il travaille notamment avec Yves Robert. Pour se faire des copains, il s'inscrit dans un cours de comédie où il rencontre le jeune Michel Sardou. C'est pour lui qu'il composera ses premières mélodies. "Je me suis aperçu que j'aimais ça, j'aimais chercher des airs" , avoue-t-il. "Sans Michel Sardou, je ne serais pas là aujourd'hui".
Une belle histoire, La Fête, Attention Mesdames et Messieurs, Fais comme l'oiseau, Les Acadiens, Viva la vida...les tubes de l'artiste ont bercé de nombreux Français. Pourtant, le chanteur ne se dit pas fier, tout juste satisfait. Sur scène, il a placé les portraits de deux de ses amis paroliers: Pierre Delanoë et Maurice Vidalin. Ce dernier est l'auteur de son titre préféré: Le Chiffon rouge. Cette chanson souvent entendue dans les manifestations des années 70-80, est la seule dont il reconnaît être fier parce qu' "elle a été choisie par des prolos, des mecs qui se battaient pour leur dignité, pour faire valoir leurs droits (…) c'est ma façon à moi de défiler avec eux", assure Michel Fugain.
Chanter comme s'il devait mourir demain
Les paroles de l'une de ses plus célèbres chansons disent qu'il faut chanter comme si l'on devait mourir demain. Il reconnaît en souriant que "c'est un peu drastique" mais que "dans l'idéal" , il faut chanter, sortir avec ses amis, manger, aimer comme si l'on devait mourir demain puisque les lendemains sont toujours incertains.
Le chanteur, humaniste comme son père, dit ne "croire en rien d'autre qu'en l'homme". Il sort pourtant de sa poche une icône, confiée par sa femme Sanda, roumaine et orthodoxe. Le chanteur qui vit en Corse depuis 30 ans, s'en amuse: "Il y en a partout dans ma maison, mais bon, je l'aime alors je subis. Elle me glisse ça, elle me dit ça va te porter chance". Quand on le voit sur scène, dansant comme un jeune homme, la voix inchangée, on se dit que Madame Fugain n'a peut-être pas tout à fait tort...
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