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Magritte au Centre Pompidou : place au peintre philosophe

A Paris, le Centre Pompidou consacre à partir du mercredi 21 septembre une grande exposition au peintre René Magritte, qui met en lumière sa connaissance du pouvoir de l'image et des mots.

Article rédigé par Anne Chépeau, franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
"Décalcomanie", René Magritte (1966) (Centre Pompidou / Radio France / Jean-Luc Grzeskowiak)

C’est sans doute avec Hergé l’artiste belge le plus connu au monde. A Paris, le Centre Pompidou consacre une grande exposition au peintre René Magritte, intitulée "Magritte, la trahison des images". Le choix des tableaux, qui n'est pas une rétrospective, propose à partir du mercredi 21 septembre une nouvelle lecture de l’œuvre de l’artiste.

La philosophie affichée

L'option thématique semble avoir séduit les prêteurs, institutions ou collectionneurs privés. Ils ont accepté de se séparer momentanément de leurs tableaux pour "une exposition originale" explique Charlie Herscovici, le président de la fondation Magritte. 

Cette exposition est originale parce qu’elle rapproche la pensée, la philosophie et l’image : tout ce qui tenait Magritte éveillé. La philosophie était sa source d’inspiration.

Charlie Herscovici, président de la fondation Magritte

C’est donc Magritte le philosophe, davantage que le peintre surréaliste, que l’exposition met en avant. Celui pour qui la peinture pouvait, au même titre que les mots, être le véhicule de la pensée.

"La trahison des images",  René Magritte (1928) (Centre Pompidou / Radio France / Jean-Luc Grzeskowiak)

L’artiste belge a entretenu pendant de nombreuses années une correspondance avec des philosophes dont le Français Michel Foucaud qui publiera en 1973 "Ceci n’est pas une pipe", un ouvrage consacré à la peinture de Magritte.

L'inspiration éclairée du mot

Une centaine de tableaux ont été réunis par le Centre Pompidou. 40% sont issus de collections particulières et pour beaucoup rarement montrés, comme "L’art de la conversation". Didier Ottinger, commissaire de l’exposition, décrit "un tableau qui présente un paysage nocturne, avec dans la partie inférieure, deux cygnes qui sont traditionnellement le symbole de l’amour (…) Dans ce tableau, on voit apparaître la mention du mot amour qui semble se dégager de l’eau sur lequel flotte les deux cygnes. Magritte explore toutes les possibilités d’interchangeabilité entre mots et images".

Magritte et le pouvoir des images

Plusieurs de ses créations rappellent que l’artiste a travaillé comme affichiste pour la publicité. "C’est dans ce contexte qu’il a sans doute développé un savoir-faire tout à fait spécifique quant à la possibilité de lier le mot et l’image mais aussi quant à la conception même d’images qui ont une force de frappe visuelle extraordinaire" analyse le commissaire de l'exposition.

Ces images fortes ont valu à René Magritte son immense popularité, toujours aussi vive près de 50 ans après sa disparition.

"Magritte, la trahison des images" : reportage d'Anne Chépeau sur l'exposition présentée au Centre Pompidou à Paris

"Magritte, la trahison des images", une exposition à voir à Paris, au Centre Pompidou jusqu'au 23 janvier 2017.

Exposition Magritte du 21 septembre 2016 au 27 janvier 2017, au Centre Georges-Pompidou (Radio France / Anne Chépeau)

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