C'est Édith Piaf qui, en 1948, soit bien avant le succès, offre à Charles Aznavour sa première caméra. Quelques années avant sa mort [le 1er octobre 2018], il montre à Marc Di Domenico son trésor : des centaines de bobines, conservées, rangées. En tournée au bout du monde, en famille, avec ses amis, Aznavour filme comme il vit : pied au plancher, à l'instinct.Le film est monté par thèmes, les voyages, les amours, les emmerdes et la magie opère. Aznavour sait filmer, cadrer, il veut d'abord graver les preuves de sa réussite, comme s'il n'y croyait pas lui-même, puis il se met en scène, confie la caméra à quelqu'un d'autre, partout, il filme les gens de la rue, ceux qui, comme ses ancêtres, ont connu la misère et l'exil. Instinctivement, il place le miroir. Il n'a pas fait de psychanalyse dans sa vie. Mais justement, pour moi, ces images, ce film, cette démarche… On est sur la preuve de l'inconscient. On est dans son esprit.Marc Di Domenico, réalisateurà franceinfoSur le tournage d'"Un taxi pour Tobrouc", Aznavour met sa caméra sur le capot de la jeep et on le voit aux côtés de Lino Ventura, l'été il filme Françoise Sagan au bord d'une plage, et dans un pas de deux amoureux, il filme sa femme Ulla qui le filme aussi. Le regard de Charles passe aussi sur les heures sombres, la mort de son fils, les moments de vanité. Aznavour qui aurait aimé réaliser un film, nous offre celui de sa vie.>> Plus sur "Le regard de Charles" "Le regard de Charles", présenté par Thierry Fiorile. écouter