Foujita, le plus français des peintres japonais exposé à Paris
L'exposition "Foujita, peindre dans les années folles" met à l'honneur le peintre japonais au musée Maillol à Paris, jusqu'au 15 juillet.
C'est la première grande exposition consacrée au peintre japonais Léonard Tsuguharu Foujita, cinquante ans après sa mort. Elle se tient au musée Maillol à Paris jusqu'au 15 juillet et s'intitule "Foujita, peindre dans les années folles".
Près de 200 œuvres témoignent de la première période parisienne de Foujita, entre 1913 et 1931. L’exposition présente la diversité du travail de Foujita : des paysages, des scènes des années folles, des compositions mystiques, des nus féminins sur fond blanc ainsi que les fameux autoportraits du peintre japonais, regards pénétrants derrière ses lunettes rondes.
Des prêts exceptionnels de collectionneurs privés
Les grands classiques de Foujita seront bien accrochés aux murs du musée Maillol. C'est pendant cette période parisienne, alors qu'il vit à Montparnasse, à quelques rues de chez Soutine ou Modigliani, que Foujita peint ses chats, partenaires complices, des enfants, figures majeures de son œuvre. Tous ces tableaux figurent au programme de l'exposition grâce notamment à 90 prêts exceptionnels consentis par des collectionneurs privés. Parmi eux, une œuvre iconique, la Petite fille au capuchon, saluée par Anne Le Diberder, l'une des deux commissaires de l'exposition : "Le regard de cette petite fille est très perçant. Elle nous regarde fixement. Et pourtant c'est une petite fille quasiment irréelle. On dirait un manga. Il y a une référence japonaise évidente mais avec une technique tout à fait occidentale."
La technique singulière de Foujita
De la gouache à l'aquarelle en passant par la peinture à l'huile, le raffinement et la délicatesse sont les maîtres-mots de la peinture de Foujita. La finesse, voilà le fil directeur de l'œuvre selon Sylvie Buisson, la seconde commissaire de l'exposition : "Le moindre petit détail est travaillé avec une dextérité extraordinaire. C'est finalement un calligraphe."
On a l'impression de voir une peinture sur porcelaine ou sur ivoire mais en s'approchant, c'est bien une peinture à l'huile !
Anne Le Diberder, commissaire de l'exposition
De la précision au gigantisme, il n'y a qu'un pas chez Foujita. Parmi les surprises du parcours, quatre panneaux spectaculaires de trois mètres par trois mètres auxquels le peintre consacre une grande partie de l’année 1928. L’un d’eux s’intitule Composition au lion. "Sur ce tableau, analyse Anne Le Diberder, on voit un lion en cage entourré d'hommes et de femmes, certains sont nus. C'est un hommage à ce que l'on appelle les "nus académiques". Vous trouvez également les Trois Grâces. C'est un tableau dans le tableau et un hommage à Velasquez. Puis en dessous, vous avez un couple s'enlaçant qui rappelle Le Baiser de Rodin."
L’exposition "Foujita, peindre dans les années folles" est à voir à Paris, au musée Maillol, jusqu’au 15 juillet.
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