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Vidéo "Deux moi", le nouveau film de Cédric Klapisch : "L’idée du collectif n'est pas à la mode en ce moment"

Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Article rédigé par franceinfo, Thierry Fiorile - Marc Fauvelle
Radio France

Cédric Klaspisch, dont le nouveau film "Deux moi" sort ce mercredi 11 septembre en salles, était l'invité de franceinfo.

Dix-sept ans ans après L'auberge espagnole, le nouveau film de Cédric Klapisch Deux moi qui sort ce mercredi en salles nous raconte une autre jeunesse, perdue dans une ultra-moderne solitude urbaine. On suit les parcours cabossés de Mélanie et Rémy, deux trentenaires joués par Ana Girardot et François Civil qui passent leur temps à se croiser à Paris, à se croiser mais à ne jamais se rencontrer et qui cherchent l'amour. "Ils ne vont pas bien ils se sentent seuls, ils ont 30 ans et ils ont l'impression d'être en connexion avec leur époque et le monde autour. Mais ils n'arrivent pas à rencontrer la bonne personne", détaille Cédric Klapisch invité de franceinfo, qui soutient ce film.

"Le portable et internet changent notre rapport au monde"

Elles semblent bien loin les fêtes à Barcelone, l'Europe réunie dans une coloc', la mondialisation heureuse. Rémy et Mélanie trainent une mélancolie inexpliquée, comme un mal de l'époque. Elle a un bon travail, lui est un provincial avec un petit boulot. Cédric Klapisch montre à quel point l'ultra-connection, les réseaux sociaux, ne remplissent pas une existence."J'essaie de montrer un peu l'époque à travers des choses qu'on connaît bien : parce que lui travaille dans un entrepôt type Amazon ou Fnac ou Darty. C'est des endroits gigantesques où nous on clique sur des objets et puis ça arrive miraculeusement chez nous. C'est vrai que quand on me parle des premiers films 'Le Péril jeune', 'L'Auberge espagnole', il y avait une idée collective. Il y avait l'idée de vivre en communauté, de fabriquer des choses ensemble. Et là on est dans une époque où on est chez soi, on clique sur des trucs et l'idée du collectif elle n'est pas à la mode en ce moment."

"L'époque a changé et j'ai vieilli, je ne peux pas le nier. Le fait d'avoir internet et chacun un téléphone portable change notre rapport au monde", détaille Cédric Klapisch, aujourd'hui âgé de 58 ans.

De nouveau un film sur la recherche de l'amour et du bonheur

Ana Girardot est arrivée le premier jour du tournage absolument effondrée parce qu'elle venait de se faire plaquer. Cédric Klapisch l'accueillie en disant "c'est parfait ça, surtout ne change rien". "Ça la mettait dans la peau du personnage. Je suis complètement égoïste mais je pense que ça l'a aidé. Les deux d'ailleurs, Ana Girardot et François Civil ont eu des choses comme ça personnel qui étaient en phase avec le film et forcément moi en tant que réalisateur je suis content."

Pour chercher le bonheur les deux héros vont aller voir un psy, ils sont joués par François Berléand et par Camille Cottin. Psychanalyste, c'est aussi le métier de la mère du réalisateur, et des deux parents du scénariste du film. "Quand on va mal ça vaut le coup d'aller parler avec quelqu'un. C'est juste parler. Il y a beaucoup de gens en France qui pensent que c'est mieux de prendre des médicaments."

Le film est une espèce de publicité géante pour dire "les psys psychologues, psychanalystes, psychothérapeutes servent à quelque chose".

Cédric Klapisch

à franceinfo

Deux moi est un film dont le spectateur ressort heureux. "C'était le but. On suit des gens qui vont mal et qui, je vais spoiler ce film, à la fin vont mieux. J'avais l'impression que ça pouvait aider le spectateur à faire ce même chemin, se dire que quand il y a un tunnel il y a un bout du tunnel."

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