"Belinda" : un portrait de femme émouvant à la 67e Berlinale
À Berlin, la 67ème Berlinale du cinéma, fait aussi la part belle aux documentaires. Dans Belinda, la réalisatrice française, Marie Dumora, suit pendant quinze ans, une jeune issue de la communauté Yéniche dans l'est de la France.
Avec son documentaire Belinda, la réalisatrice française, Marie Dumora dresse le portrait d'une femme libre, issue de la communauté quasi-inconnue des Yéniches. Un portrait qui a réussi à émouvoir lors de sa projection à la 67ème Berlinale, le festival du film international qui se déroule à Berlin du 9 au 19 février 2017.
Belinda a neuf ans lorsqu'elle fugue pour retrouver sa soeur. On l'a retrouve alors qu'elle prépare le baptême de son neveu. A 23 ans, Belinda aime Thierry et veut l'épouser. Elle aime la vie, sans rancune : dans sa famille, on a toujours été pauvres, à la marge, sans passé, ni avenir, juste le présent.
Les Yéniches, une communauté oubliée
On découvre autour d'une vieille photo que ses grands-parents ont été déportés par les nazis. Elle est Yéniche, une communauté inconnue du grand public. "L'hypothèse la plus fréquente date l'origine des Yéniches, pendant la guerre de 30 ans [ 1648-1648] en Allemagne" explique Marie Dumora. "Avec les Juifs errants, et les vagabonds, ils prennent la route et finissent pas se sédentariser, notamment dans l'est de la France" explique la réalisatrice.
Un personnage romanesque qui devient universel
Avec ce documentaire, Marie Dumora réalise un miracle. Sans vraiment documenter cette histoire, elle fait un film avec un vrai personnage romanesque qui devient universel. Résiliente, Belinda vit le moment : les rituels, baptêmes, mariages, prennent une grande place. Belinda est patiente, son homme est souvent en prison, on attend avec elle, la caméra est souvent enfermée dans une cuisine. Une sortie à la fête foraine devient d'une puissance inattendue : entre rêve d'enfant et brutal retour sur terre quand les poches sont vides.
Dans son documentaire, la réalisatrice nous rapproche de Belinda, qui appartient à un monde invisible, trop rare dans le cinéma français : "Chaplin, les Italiens, les Anglais savaient le montrer" dit Marie Dumora.
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