Journée découverte de l'armée de Terre : les députés de la commission Défense font leurs classes
L'armée de Terre organisait une journée de présentation de ses équipements et de ses troupes, mardi, pour sensibiliser les nouveaux députés de la commission de la Défense aux enjeux de "la Grande Muette", notamment sur le plan financier.
Ils vont retrouver les bancs de l'Assemblée nationale après avoir pris un peu de vacances : les 577 députés font leur rentrée parlementaire, lundi 25 septembre. Parmi eux, 75% sont nouveaux sur les bancs du palais Bourbon et ils sont même 90% dans la commission de la Défense. Pour initier ces novices, l'armée de Terre leur a organisé une journée près de Paris, au camp de Satory, mardi 19 septembre. L'objectif : faire découvrir à ces députés, amenés à devenir des spécialistes de la défense, les hommes et le matériel de l'armée.
Une journée "d'acculturation" à l'armée
Par petits groupes, les costumes se mêlent aux treillis sur la pelouse du camp de Satory. Les députés écoutent attentivement les explications des militaires. Si l'armée de Terre a organisé cette journée "d'acculturation", selon les termes de son chef d'état-major, le général Bosser, c'est d'après lui "parce qu'on va sans doute écrire une nouvelle page de notre histoire militaire avec un regard tourné sur la remontée en puissance de nos forces." Conséquence : "C'est un projet qu'on va construire ensemble", assure le général Bosser.
Face aux députés curieux, du matériel de transmission, des drones, un char Leclerc, un hélicoptère Tigre ou encore un canon Caesar sont exposés. "On a 77 canons comme ça et le problème c'est qu'on en a déjà 'consommé' 28", explique ainsi l'un des militaires. "Ça veut dire qu'ils sont à reconstruire." Ces explications sont essentielles au travail des députés, d'après François André, élu d'Ille-et-Vilaine. "Ça vient d'abord nourrir notre propre degré de connaissance des forces armées et de leur emploi." Une connaissance d'autant plus importante pour François André, qui va être chargé d'une mission d'information sur l'exécution des crédits de la loi de programmation militaire en vigueur. "Ce genre d'échanges me permet donc d'illustrer par l'exemple l'étendue des questions budgétaires que ça pose par ailleurs."
Une prise de conscience sur le coût de la guerre
Les questions posées par les députés sont pointues ou très simples : "Quel est le prix d'un obus du canon Caesar ?", par exemple. En l'occurrence, c'est 3 000 euros. Ces questions ont en tout cas le mérite d'être concrètes : "Ça leur permet surtout de prendre conscience du prix de la guerre et du fait qu'on n'est pas une entreprise", apprécie le sergent Bruno, de retour d'un déploiement en Irak.
On ne rapporte pas d'argent. En revanche, on en dépense beaucoup et on en a besoin parce que derrière il y a des vies en jeu, que ce soit les nôtres ou celles par exemple de soldats irakiens ou américains.
Sergent Bruno, militaire de l'armée de Terreà franceinfo
Les députés ont ainsi comparé le poids des anciens et des nouveaux gilets pare-balles, ont épaulé de vieux Famas et de nouveaux fusils d'assaut. L'armée de Terre a donc tenté de faire passer son message : les députés doivent donner à nos soldats le matériel que leurs compétences et leurs valeurs méritent.
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