Gérald Darmanin veut retirer le statut de réfugié aux étrangers radicalisés ou délinquants
Ces trois derniers mois, 147 retraits de protections ont été décidés "pour ceux qui ont commis des actes répréhensibles, que ce soit lié à la radicalisation ou à l'ordre public".
Gérald Darmanin hausse le ton. Le ministre de l'Intérieur a annoncé, dans un entretien au Figaro paru vendredi 7 mai, avoir demandé "à l'Ofpra [Office français de protection des réfugiés et apatrides] de retirer les protections d'asile pour ceux qui seraient en contradiction avec les valeurs de la République". Il vise ainsi les étrangers connus pour des faits de radicalisation ou de troubles à l'ordre public.
Le ministère de l'Intérieur a souligné auprès de l'AFP avoir "mis un accent particulier sur la déchéance de protection pour ceux qui ont commis des actes répréhensibles, que ce soit lié à la radicalisation ou à l'ordre public". Un tour de vis "sans précédent", selon le locataire de la place Beauveau.
Ces trois derniers mois, 147 retraits de protections ont ainsi été décidés."On sera inflexibles sur les questions d'ordre public", a assuré le ministère auprès de l'AFP.
Une liste de 231 personnes mises "hors d'état de nuire"
La priorité du moment au ministère : "Les gens qui figurent au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT), dont on s'attache à ce qu'ils soient sous mesure administrative et reconduits".
A cet égard, Beauvau affirme avoir "mis hors d'état de nuire la première liste identifiée de 231 personnes, qui sont toutes sous mesures administratives, en centre de rétention ou expulsés". "Avec la difficulté majeure que les éloignements sont très compliqués" à cause de la fermeture des frontières liée au Covid-19.
Au Figaro, Gérald Darmanin a précisé que 1 083 étrangers en situation irrégulière sont inscrits au FSPRT, ainsi que "4 000 personnes non françaises en situation régulière, dont 25% d'Algériens et 20% de Marocains, 15% de Tunisiens et 12% de Russes". Dans le même entretien, il demande le retrait du titre de séjour pour ces personnes, déjà obtenu dans 200 cas ces six derniers mois, "ce qui est un record", a-t-il précisé.
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