Cet article date de plus de trois ans.

Espagne : début du procès des attentats jihadistes de 2017 en Catalogne

Les attaques du 17 et 18 août 2017 avaient causé la mort de 16 personnes et en avaient blessé 140 autres. Trois hommes figurent sur le banc des accusés : Mohamed Chamlal, Driss Oukabir et Bansai Ben Iazza. 

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Une femme dépose des fleurs sur les Ramblas à Barcelone (Espagne), le 17 août 2020, trois ans après les attentats jihadistes qui ont tué 16 personnes.  (JOSEP LAGO / AFP)

Le 17 et 18 août 2017, 16 personnes sont mortes et 140 ont été blessées, dans les attaques terroristes de Barcelone et de Cambrils, une autre ville de Catalogne. Un peu plus de trois ans après, l'Espagne juge à partir de mardi 10 novembre trois hommes soupçonnés d'avoir aidé la cellule jihadiste responsable de ce double attentat. Organisé sous forte surveillance policière, le procès doit démarrer à 10 heures devant le tribunal de l'Audience nationale à San Fernando de Henares, dans la banlieue de Madrid. Il doit durer jusqu'au 16 décembre.

Ces attaques, revendiquées par le groupe Etat islamique (EI), avaient visé la célèbre avenue des Ramblas, en plein centre de Barcelone, où une camionnette-bélier avait foncé sur les passants, ainsi que la station balnéaire de Cambrils, à 100 km plus au sud.

Quatorze morts sur les Ramblas 

Sur le banc des accusés se trouveront deux membres présumés du groupe et un homme présenté comme un complice.

Les auteurs de la double attaque étaient morts sous les balles de la police, notamment Younes Abouyaaqoub, le Marocain de 22 ans qui conduisait la camionnette sur les Ramblas, y tuant 14 personnes, en majorité des touristes étrangers, et en blessant plus d'une centaine. Dans sa fuite, l'assaillant avait assassiné une autre personne pour lui voler sa voiture avant de disparaître.

Quelques heures après le massacre des Ramblas, cinq autres membres de la cellule avaient perpétré la seconde attaque sur la promenade du bord de mer de Cambrils, y renversant plusieurs personnes avec un véhicule avant de poignarder mortellement une femme. Les cinq hommes furent ensuite abattus par la police, tout comme Younes Abouyaaqoub, tué dans un champ de vignes proche de Barcelone quelques jours plus tard.

Mohamed Houli Chamlal, principal accusé 

Le principal accusé du procès est Mohamed Houli Chemlal, un homme de 23 ans, accusé "d'appartenance à une organisation terroriste", de "fabrication et détention d'explosifs", ainsi que de "complot pour provoquer le chaos".

Le parquet, qui en Espagne prononce ses réquisitions avant le procès, a demandé quarante et un ans de prison contre cet homme originaire de l'enclave espagnole de Melilla, sur la côte du Maroc. Il avait révélé aux enquêteurs que le plan initial de la bande était de mener des attentats à la bombe contre des sites prestigieux, comme la célèbre basilique de la Sagrada Familia, le Camp Nou (stade du FC Barcelone) et même la Tour Eiffel, à Paris.

Deux autres prévenus sur le banc 

Le second accusé, Driss Oukabir, 31 ans, le frère d'un des jihadistes tués, encourt 36 ans d'emprisonnement. Il avait loué la camionnette utilisée sur les Ramblas. Dernier homme sur le banc, Said Ben Iazza, 27 ans, risque huit ans de prison pour avoir prêté un véhicule et des papiers aux assaillants. Le trio n'est cependant pas poursuivi pour les attaques elles-mêmes, contrairement au souhait des parties civiles.

L'imam soupçonné d'avoir endoctriné et recruté une dizaine de jeunes d'origine marocaine dans le village pyrénéen de Ripoll avait été tué dans l'explosion d'une villa à Alcanar (200 kilomètres au sud de Barcelone) provoquée par les explosifs qu'ils y stockaient. Cette déflagration accidentelle avait bouleversé les plans initiaux du groupe, le poussant à improviser l'attaque de Barcelone et celle de Cambrils.

Les 16 victimes du double attentat, en majorité des touristes, étaient originaires de plusieurs pays (Espagne, Allemagne, Argentine, Australie, Belgique, Canada, Etats-Unis, Italie, Portugal).

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.