Reportage "Sans eux, on n'existerait pas" : près de Toulouse, des habitants viennent soutenir les agriculteurs en colère

Quatrième jour de mobilisation des agriculteurs dimanche à Carbonne pour obtenir des avancées sur une meilleure rémunération et prise en charge. Le mouvement durera tant qu’il n’y aura pas d’annonces concrètes, disent les organisateurs. Pour tenir, ils peuvent compter sur le soutien de la population.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Des mannequins sont pendus, symbole des suicides en cascade parmi les agriculteurs, le 20 janvier sur l'A64, à hauteur de Carbonne. (WILLY MOREAU / RADIO FRANCE)

La mobilisation des agriculteurs se poursuit dimanche 21 janvier près de Toulouse : l'autoroute A64 est toujours coupée, pour la quatrième journée consécutive, et les manifestants continuent de tenir un camp de fortune.

Certains habitants et commerçants locaux apportent, encore ce week-end, leur soutien aux manifestants : "Ce matin, je suis venue porter de la viande, de la charcuterie", explique la propriétaire d'une boucherie-charcuterie. C'est important parce que nous, dans notre profession, sans les agriculteurs, on n'existerait pas. On connaît leurs galères. On sait que c'est très difficile aujourd'hui pour les agriculteurs de survivre." 

Carbonne au sud de Toulouse. (GOOGLE MAPS)

Depuis dimanche matin, les gendarmes filtrent l'accès réservé seulement aux agriculteurs mais certains arrivent à passer malgré tout. Des automobilistes qui contournent l'autoroute, klaxonnent en soutien. Pour Éric, un cultivateur, c'est essentiel de "ne pas toujours se sentir seul, surtout pour des jeunes qui ont de très grosses difficultés et qui finissent par commettre l'irréparable". 

"Ça fait 30 ans que ça dure"

Au-dessus d'Éric, des mannequins pendus à une barrière de sécurité symbolisent les suicides dans la profession. Une image qui bouleverse Marianne. Elle habite à Toulouse et s'est arrêtée pour apporter quelques viennoiseries. "Il faudrait vraiment que le gouvernement se réveille et prenne tout ça en considération comme il faut et arrête de nous dire que 'ce sont des questions qu'il faut examiner' parce qu'ils n'ont pas eu le temps d'y réfléchir. Ça fait 30 ans que ça dure". Ces soutiens permettront-ils de maintenir ce mouvement dans la durée ? Un agriculteur souffle. Au bout d'un moment, il y aura forcément de la fatigue. 

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