Hausse des prix dans les supermarchés : "On nous demande d'aller taper les consommateurs, c'est n'importe quoi", s'insurge Michel-Édouard Leclerc
Le président des centres E. Leclerc, Michel-Édouard Leclerc, a expliqué, jeudi sur franceinfo, ne pas comprendre par quel mécanisme cet argent gagné par les distributeurs bénéficiera aux éleveurs et aux agriculteurs.
Les prix de centaines, voire de milliers de produits alimentaires de grande marque vont augmenter, à partir de vendredi 1er février, dans les supermarchés, en soutien aux producteurs. Pour Le président des centres E. Leclerc, "c'est un truc de dingue". Michel-Édouard Leclerc dénonce, jeudi 31 janvier sur franceinfo, une mesure "incompréhensible".
Dans un hypermarché, il y a entre 1 000 et 3 000 articles qui sont concernés. Ce sont les articles préférés des Français, ce ne sont pas des produits agricoles
Michel-Édouard Leclercà franceinfo
La récente loi Alimentation impose à la grande distribution un relèvement à 10% du "seuil de revente à perte" afin de mieux rémunérer les producteurs issus des filières agricoles et aquacoles. "Personne ne comprend, personne n'est capable d'expliquer par quel mécanisme de ruissellement cet argent supposé gagné par les distributeurs ira chez les éleveurs de lait", a pointé Michel-Edouard Leclerc.
"Imaginez des caissières, des chefs de rayon qui vont devoir répondre à des consommateurs : 'Ouais, ouais, la hausse du prix du Ricard, 1,5 euros, c'est pour aider les agriculteurs'. Mais tout le monde va croire que c'est de l'enfumage !", a poursuivi le patron des magasins des Leclerc. "On nous demande d'aller taper les consommateurs, avec un argumentaire pour faire croire que ça va aller aider dans les budgets agricoles, ce qui est n'importe quoi, ce qui est inexplicable", a-t-il encore dénoncé.
Baisse des produits de la marque du distributeur
Le ministre de l'Agriculture, Didier Guillaume, a reconnu mercredi que des hausses de tarifs allaient intervenir sur 4% des produits alimentaires de grande consommation, avec des marques aussi connues que le Nutella, le Ricard ou le Coca Cola. Résultat : "Il va nous falloir baisser beaucoup d'articles", a expliqué Michel-Edouard Leclerc. "Notre marque de distributeur, c'est la marque Repère. Nous allons diminuer les prix de 4 000 articles de marque Repère (…)
Il faut en baisser beaucoup pour compenser pour les consommateurs la hausse de ces produits phare", a-t-il poursuivi.
Selon lui, "il y aura des hausses dans toute la distribution", mais "nous, nous nous sommes tous évertués à différer ces hausses, donc ça ne se verra pas spectaculairement vendredi matin". "On va s'évertuer à diminuer ces hausses et puis surtout à créer d'autres baisses, de manière à ce qu'il n'y ait pas de hausse du panier", a encore assuré Michel-Edouard Leclerc.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.