Les filles sont plus fortes à l'école, mais les femmes restent confrontées aux inégalités au travail
La réussite scolaire des femmes ne leur permet toujours pas d'accéder aux mêmes types de contrats, de postes et de salaires que les hommes, selon une étude de l'Ined.
L'égalité des sexes progresse à l'école, mais pas dans le monde du travail. Plus diplômées que les hommes, les femmes rencontrent toujours des débuts de carrière plus difficiles et connaissent davantage le chômage et la précarité, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques (Ined), publiée en décembre. Selon l'Ined, cette situation paradoxale s'explique par "les stéréotypes de genre qui balisent les parcours scolaires" et restent notamment très visibles dans les manuels scolaires.
Voici ce qu'il faut retenir de cette étude.
Egalité à l'école : bien, mais peut mieux faire
Les progrès en matière d'égalité entre les sexes sont "indéniables" dans l'éducation depuis les années 1970, souligne l'Ined. A la sortie du système éducatif, 31% des femmes avaient un diplôme de niveau bac+3 ou plus en 2009-2011, contre 24% des hommes. Cependant, "l'école reste un lieu de production d'inégalités de genre" : les garçons sont très largement majoritaires dans les filières de prestige aux débouchés plus nombreux et plus rémunérateurs, alors qu'en moyenne, ils connaissent davantage de difficultés scolaires que les filles.
Egalité au travail : médiocre, doit faire des efforts
Le taux d'activité des jeunes adultes est quasiment équivalent pour les deux sexes : à 25-29 ans chez les personnes sans enfant, il est de 87,8% pour les femmes, 91,8% pour les hommes. Mais les femmes ont des débuts de carrière plus difficiles : au cours des sept années qui suivent leur sortie du système éducatif, elles sont deux fois plus nombreuses que les hommes à connaître une situation prolongée de non-emploi (respectivement 17% et 9%). Moins de la moitié d'entre elles bénéficient d'un contrat à durée indéterminée (47%), contre 60% des hommes.
Au bout de sept ans, le taux de chômage féminin est plus élevé que celui des hommes, surtout chez les moins diplômés (16% pour les femmes titulaires d'un CAP ou BEP, contre 8% pour les hommes). En outre, lorsqu'elles ont un emploi, les femmes sont plus souvent à temps partiel (12% contre 1% des hommes). A la même échéance, les écarts de salaires entre les sexes varient de 8% à 18% selon le niveau de diplôme, toujours au détriment des femmes.
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