Le géant pétrolier ExxonMobil supprime 677 emplois en Seine-Maritime, Esso vend sa raffinerie de Fos-sur-Mer et deux dépôts

Le groupe américain réduit ses activités en France, notamment sur sa plateforme de Gravenchon, en Normandie, pour des questions de compétitivité.
Article rédigé par Lauriane Delanoë
Radio France
Publié
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La raffinerie ExxonMobil de Gravenchon, à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime), le 23 mai 2016. (CHARLY TRIBALLEAU / AFP)

Le géant pétrolier ExxonMobil réduit ses activités en France. Il annonce jeudi 11 avril l'arrêt de presque toutes ses unités de pétrochimie, sur sa plateforme de Gravenchon, à Port-Jérôme-sur-Seine (Seine-Maritime). Cela va entraîner la suppression de 677 emplois, principalement sur ce site normand, où ExxonMobil et ses filiales opèrent plusieurs activités liées au pétrole.

La majorité des 1 926 salariés sur la plateforme de Gravenchon travaille pour la raffinerie Esso, sur la fabrication de carburant et de lubrifiant. Cette activité n'est pas concernée par les suppressions d'emplois. C'est bien la branche pétrochimie qui va s'arrêter presque totalement, et c'est une question de compétitivité.

Plus de 500 millions d'euros de pertes

D'après la direction d'ExxonMobil Chemical France, le site n'est plus viable économiquement face à la concurrence étrangère. L'usine fonctionne avec un vapocraqueur, cette installation réalise une étape de la fabrication du plastique, du caoutchouc et autres résines. Ce vapocraqueur, à Port-Jérôme, date des années 60, avec une petite capacité de production. Or, de nouveaux appareils bien plus grands viennent d'être construits ou vont l'être dans le monde, principalement en Chine et aux États-Unis, ils peuvent produire 4 à 5 fois plus et à des coûts bien inférieurs.

ExxonMobil Chemical France pointe les coûts élevés, notamment de l'énergie, en Europe. L'entreprise chiffre ses pertes : plus de 500 millions d'euros depuis 2018. "Malgré notre longue histoire industrielle, nous ne pouvons pas continuer à fonctionner avec de telles pertes", tranche Charles Amyot, président des sociétés du groupe ExxonMobil en France, alors le vapocraqueur sera mis à l'arrêt cette année, avant les départs des salariés, l'an prochain. 677 personnes donc, près de 650 sur le site normand, et 30 au siège, en Île-de-France.

Esso veut céder sa raffinerie de Fos-sur-Mer

À Port-Jérôme, la partie raffinerie n'est donc pas touchée par des suppressions d'emplois. Mais en parallèle, Esso, la filiale d'ExxonMobil, annonce aujourd'hui qu'elle veut vendre sa raffinerie du sud de la France. Le pétrolier veut céder sa raffinerie de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône, et ses dépôts à Toulouse et près de Lyon, à Villette-de-Vienne, en Isère. Esso assure que cette annonce n'a aucun lien avec celles concernant le site normand, que ce projet de vente s'inscrit dans sa stratégie de long terme pour la gestion de ses actifs, et que l'offre est intéressante.

Des négociations exclusives sont en cours avec la société Rhône Énergies, un consortium qui rassemble un opérateur de raffineries et un négociant du marché de l'énergie. Esso et Rhône Énergies espèrent finaliser la transaction d'ici la fin de l'année. Si cela se concrétise, l'emploi sera conservé, promettent les deux groupes. Les 310 salariés concernés seront transférés dans la nouvelle entité. L'américain Esso n'aurait alors plus qu'une seule raffinerie en France, celle de Port-Jérôme, mais ses stations-service du sud de la France, resteront bien sous son logo rouge et blanc.

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