"Il faut arrêter de considérer que le travail est un coût", martèle la patronne de la CFDT Marylise Léon

La secrétaire générale de la CFDT rappelle que "les smicards" sont "majoritairement des femmes" et représentent "17% de la population active", "un chiffre qui n'a jamais été atteint depuis 20 ans".
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Marylise Léon, secrétaire générale de la CFDT étaient l'invitée du "8h30" de franceinfo, le vendredi 19 avril 2024. (FRANCEINFO / RADIOFRANCE)

"Il faut arrêter de considérer que le travail est un coût", martèle vendredi 19 avril sur franceinfo la secrétaire générale de la CFDT Marylise Léon, qui appelle le gouvernement à "arrêter les politiques sociales low-cost" s'il veut espérer "désmicardiser la France", comme l'a promis le premier ministre Gabriel Attal lors de son politique de politique général en janvier dernier.

La patronne de la CFDT rappelle que "les smicards, ce sont majoritairement des femmes, à 57% et qu'ils sont 17% de la population active aujourd'hui, ce qui est énorme et un chiffre qui n'a jamais été atteint depuis 20 ans". "On parle des aides à domicile, on parle des personnes dans la restauration, l'hôtellerie, la sécurité. On a besoin de ces métiers", insiste-t-elle. Elle veut donc que l'on s'interroge réellement sur "comment faire en sorte qu'on puisse vivre dignement de son travail ?".

La réponse est claire, pour la CFDT, "c'est arrêter les politiques sociales low-cost, avec des entreprises qui sont totalement biberonnées aux aides publiques, aux exonérations de cotisations et qui n'ont pas de politique salariale digne de ce nom", notamment parce que ces entreprises "ne veulent pas augmenter les salaires en disant qu'ils vont avoir un effet de franchissement de seuil et que ça va leur coûter beaucoup trop cher". C'est donc le signe, selon Marylise Léon, "que la politique économique ne fonctionne pas".

Les entreprises doivent reconnaître le travail

Elle appelle donc à "arrêter de considérer que le travail est un coût" et demande que les entreprises "reconnaissent le travail, reconnaissent les compétences" et qu'elles "permettent d'avoir des vraies perspectives d'évolution de carrière"

Elle trouve la démarche de Michelin "intéressante", qui propose de payer ses salariés à un salaire "décent", soit 1,5 à 3 fois le Smic, même si "ça ne fait pas non plus de Michelin un exemple social sur tous les sujets", avec "des difficultés actuelles sur la négociation du partage de la valeur créée dans le groupe", tempère-t-elle.

En revanche, elle trouve "totalement indécent" le salaire de Carlos Tavares, le patron du groupe Stellantis (auquel appartient notamment Peugeot), qui doit s'établir à 36,5 millions d'euros. "On parle d'une personne qui, en tant que responsable de son entreprise, perçoit un salaire qui doit reconnaître son travail et là, moi, je ne comprends pas que ça puisse atteindre ces montants", conclut-elle.

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