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Jean-Marc Ayrault lance le chantier du "pacte de responsabilité"

Le gouvernement, les syndicats et le patronat ont débuté ce lundi les consultations pour mettre en œuvre le "pacte de responsabilité" voulu par François Hollande pour relancer les embauches et l'investissement. Le dispositif prévoit de porter à 30 milliards d'euros la baisse des charges qui pèsent sur les entreprises. Mais les contreparties pour l'emploi ne sont toujours pas clarifiées.
Article rédigé par Cécile Mimaut
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Franceinfo (Franceinfo)

Le pacte de
responsabilité c'est 10 milliards d'euros de baisse de charges sur les
entreprises d'ici 2017, qui s'ajoutent  aux
20 milliards d'euros déjà prévu dans le dispositif du Crédit d'impôt pour la
compétitivité et l'emploi (CICE). Et combien de créations d'emplois en contrepartie ? C'est précisément ce qui
anime les débats entre les partenaires sociaux et le gouvernement, qui parie désormais sur ce dispositif annoncé par le président
de la République lors de ces vœux le 31 décembre pour lutter contre le chômage.

La CGT et FO ne croient pas aux "marchés de dupes"

Depuis ce lundi matin, le Premier ministre Jean-Marc Ayrault reçoit donc les
organisations syndicales et les représentants du patronat. Mais pour l'instant,
c'est le scepticisme qui domine côté syndical. "Il apparaît qu'aucune contrepartie
n'est aujourd'hui inscrite entre le président de la République et le Medef pour
justifier les 30 milliards, les 30 nouveaux milliards d'aides aux
entreprises
", a déclaré le secrétaire général de la CGT, Thierry Lepaon, dont l'organisation a
été la première à avoir été reçue ce matin à Matignon.

Pas de contrepartie à
cette baisse annoncée du coût du travail. C'est également l'avis du numéro 1 de Force Ouvrière,
Jean-Claude Mailly, reçu à la suite de la CGT. Selon
lui, "les contreparties en termes d'emplois ne sont possibles que sur des
aides ciblées, ce n'est pas possible sur des mesures générales
".
"Personne  ne peut obliger les
entreprises à embaucher
", a-t-il fait valoir, évoquant un "marché de
dupes
". Le Pacte de responsabilité, "on n'y croit pas, sa mécanique,
on n'y croit  pas
", a-t-il  martelé. 

"N'attendons pas de mesure presse-bouton pour créer de l'emploi demain matin" (Pierre Gattaz, Medef)

Le président du
Medef, Pierre Gattaz, refuse de s'engager sur un nombre précis de création d'emplois.
Car selon lui, le gouvernement ne va pas assez loin sur la baisse des dépenses
publiques, "clé de voûte de tout le dispositif " selon le patron
des patrons.

 "Nous n'avons pas été
rassurés ce matin sur l'enjeu, sur la baisse du niveau des dépenses publiques. Donc
nous avons un réel problème de cahier des charges
", explique-t-il,
rappelant  "qu'il n'y aura de
création d'emplois dans notre pays que si rapidement des mesures fiscales,
sociales se mettent en œuvre
". Et Pierre Gattaz de rappeler que "les
Allemands ont mis une dizaine d'années pour redresser leur pays
". Pas vraiment de quoi rassurer syndicats et salariés sur les perspectives d'embauches à court terme.

Du coté du gouvernement,
qui ne réclame pas un objectif global d'embauches mais qui pourrait demander
aux branches professionnelles de s'engager sur des points précis, on se veut
magnanime. "Il faut bien que le patronat accepte une logique de contrepartie,
c'est fondamental, parce que sinon ce sera perçu par les Français comme une
simple politique de cadeau
", a déclaré le ministre des Finances Pierre
Moscovici ce matin sur France Info
.

►►► A LIRE AUSSI |  Peut-on obliger les entreprises à créer des emplois ?

Les consultations se sont poursuivies toute la journée à Matignon avec la CFTC, la CFE-CGC, l'UPA
et la CFDT.... en attendant la publication, ce soir à 18h00, des chiffres du chômage
pour fin décembre.

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