Un rapport pour éviter les radiations abusives de Pôle emploi
3,1 millions de demandeurs d'emploi à la fin de l'année 2012. Des chiffres stables par rapport au mois précédent, mais en hausse de 10 % sur l'année entière. Des chiffres qui seraient encore plus importants sans les radiations des listes de chômeurs.
Et parmi ces radiations, Jean-Louis Walter, le médiateur de Pôle emploi, aimerait bien supprimer celles pour "absence à convocation". C'est le sens du rapport qui doit être remis à la fin du mois prochain au ministre du Travail Michel Sapin. "Si l'on peut débattre de la portée de l'absence à une convocations et de l'interprétation àlui donner, systématiquement lui attribuer la veleur d'un refus de remplir ses obligations est exagéré, particulièrement au regard de certains motifs ponctuels et involontaires : retard de train, retard de dix minutes au rendez-vous, erreur de calendrier, etc" écrit notamment Jean-Louis Walter dans ce document qui sera également présenté en conseil d'administration de Pôle emploi. Le médiateur voudrait une échelle de sanctions plus juste.
Outre une gestion plus juste, pragmatique et humaine de l'administration, cette réforme permettrait de répondre à ceux qui dénoncent une "politique de radiation" pour limiter l'explosion du nombre de chômeurs. D'ailleurs, écrit Jean-Louis Walter, le nombre de rayés des listes est en baisse par rapport à 2007 : 41.300 par mois en 2012 (environ 8.000 sont réintégrées dès le mois suivant), contre presque 50.000 cinq ans plus tôt. 35 % de ces radiations sont la conséquence d'un défaut d'actualisation mensuelle, 30 % surviennent à la suite d'une reprise d'emploi, tandis que 15 % résultent d'une absence à convocation.
"Radier est une décision grave" affirme le médiateur, "une épreuve que même un salarié socialement inséré ne saurait surmonter sans dommages" .
Depuis le 1er janvier dernier, une évolution déjà : les chômeurs radiés n'auront plus à rembourser des allocations indûment perçues de manière rétroactive. "Nous avons fait tomber la rétroactivité, nous voulons désormais que l'on soit radié pour une raison juste, et pas par erreur. On est à mi-chemin" déclare Jean-Louis Walter.
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