"Sinon, on va droit dans le mur..." : les employeurs défendent le recours aux contrats courts qu'Emmanuel Macron menace de taxer
En pleine saison estivale, de nombreux patrons emploient des salariés à temps partiel ou pour des CDD courts. Des contrats qu'Emmanuel Macron envisage de taxer.
Les chiffres trimestriels du chômage seront dévoilés mercredi 25 juillet, à midi. Lors du premier trimestre 2018, le nombre de demandeurs d'emploi a reculé de 1% dans la catégorie A en France métropolitaine, soit 33 000 chômeurs de moins. En revanche, si l'on ajoute les catégories B et C (c'est-à-dire ceux ayant exercé une activité réduite), le nombre total de demandeurs d'emploi est resté quasi stable à 5 621 000.
Des patrons très inquiets
En cette période estivale où les travailleurs saisonniers sont nombreux, certains patrons s'inquiètent des projets du gouvernement. Emmanuel Macron souhaiterait taxer les contrats courts. Le président de la République considère que les employeurs encouragent la précarité et profitent du chômage. Cela ne les incite pas à embaucher en CDI.
Les patrons d'entreprise se défendent et assurent qu'ils n'ont pas le choix, selon eux, c'est leur seul modèle économique viable. "On ne profite pas du chômage. Nous aussi, on préfèrerait les embaucher à l'année, ce serait quand même beaucoup mieux. Mais malheureusement on ne peut pas, parce que je n'ai pas le boulot", assure à franceinfo Stéphane Bitoun, gérant d'une petite société spécialisée dans le déménagement. Il augmente la masse salariale de son entreprise pendant l'été. En ce moment, il effectue 5 déménagements par jour, avec jusqu'à 10 salariés supplémentaires. En hiver, au mieux, il ne réalise qu'1 déménagement par jour.
Le reste de l'année, malheureusement je ne pourrai pas les embaucher. Sinon, on va droit dans le mur
Stéphane Bitounfranceinfo
Si les contrats courts sont taxés à l'avenir, ce patron ne voit pas d'autre solution que d'augmenter ses tarifs.
Plus de 2 millions de personnes concernées
En France, on compte plus de 2 millions de travailleurs embauchés à temps partiels ou en contrats courts. Ces "permittents" perçoivent les indemnités chômage quand ils ne travaillent pas. C'est le cas de Houcine, qui multiplie les contrats à la journée dans une entreprise de déménagement. "La saison, en juin, juillet, août, septembre, on travaille tous les jours. Le reste du temps, entre 10 et 15 jours. Le chômage nous paye le reste du mois", explique-t-il à franceinfo. "On est obligé de faire ça pour payer le loyer. Pour moi, ce n'est pas bon. Ça ne m'arrange pas, il faut que je cherche un CDI pour toujours", conclut-il.
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