Pouvoir d'achat : face à la hausse des prix, de plus en plus de personnes se tournent, en France, vers les banques alimentaires
La Première ministre s'est rendue ce jeudi dans une banque alimentaire de la Marne, à Reims, où la fréquentation est en nette hausse face à l'inflation. Qui sont les bénéficiaires et que viennent-ils chercher ? Décryptage.
Elisabeth Borne au beau milieu d'immenses palettes de nourriture dans un hangar, à Reims (Marne) pour présenter jeudi 3 novembre un "fonds pour une aide alimentaire durable de 60 millions d'euros en 2023." La Première ministre en a fait l'annonce dans une banque alimentaire, là où de plus en plus de personnes se pressent face à la hausse des prix. Âge, origine sociale, nombre, franceinfo dresse le portrait des bénéficiaires.
Si la cheffe du gouvernement a évoqué le chiffre de deux millions de bénéficiaires en France, l'Insee en a dénombré jusqu'à quatre millions au début de l'été dernier. D'après l'association Abbé Pierre, la fréquentation des banques alimentaires est en hausse de 12% par rapport à 2021. La moitié des personnes qui ont recours à l'aide alimentaire est âgée de 25 à 49 ans et 44% de ces personnes sont immigrées.
Des profils qui divergent en fonction des services proposés
En ce qui concerne le genre des bénéficiaires, cela diffère en fonction des besoins et des services proposés par les banques alimentaires. On distingue trois grandes catégories : les colis ou paniers alimentaires, les épiceries sociales et la distribution de repas, comme dans "Les Restos du Cœur". Ceux qui viennent chercher des colis, ou qui vont dans les épiceries, sont à 72% des femmes, qui élèvent souvent seules leurs enfants.
En revanche, ceux qui viennent prendre un repas sont aux trois quart des hommes, en grande majorité des immigrés et ils sont plutôt jeunes. Au niveau du rythme de fréquentation, 40% des bénéficiaires vont dans une banque alimentaire une à deux fois par semaine pour profiter des colis et des épiceries. Pour les distributions de repas, 40% des personnes y ont recours tous les jours.
Des personnes déjà en situation de vulnérabilité
Les bénéficiaires sont en majorité des personnes qui perçoivent déjà d'autres aides sociales de l'État. Par rapport à la moyenne des ménages, on y trouve deux fois plus de gens qui reçoivent des allocations logement, quatre fois plus de personnes qui touchent le Revenu de solidarité active (RSA) et ce sont des personnes qui perçoivent trois fois moins souvent des revenus d'activité que la moyenne. Dans 42% des cas, ce sont des populations qui renoncent à des soins médicaux à cause d'un prix trop élevé.
Ce sont donc des catégories de population qui cumulent les difficultés. Depuis peu, certains étudiants, en majorité des étrangers, ont besoin de l'aide alimentaire. C’est un phénomène récent, car environ 80% des étudiants bénéficiaires de cette aide n'y ont recours que depuis mars 2020, avec l'apparition de la crise du Covid-19.
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