L'impact du chômage sur la santé est sous-estimé, alerte une association
L'association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC) dénonce dans un rapport la mauvaise prise en charge des problèmes physiques et psychiques provoqués par le chômage.
Les impacts du chômage sur la santé des demandeurs d'emploi sont "sous-estimés". C'est la conclusion d'un rapport de l'association Solidarités nouvelles face au chômage (SNC), publié jeudi 20 septembre. "La récurrence de l'alternance entre CDD de plus en plus courts et périodes de chômage enferme une proportion toujours plus importante d'actifs dans une situation de grande précarité avec ses lourdes conséquences sur tous les aspects de la vie, et notamment la santé", explique Gilles de Labarre, président de l'association.
Pour lui, "le manque d'information des professionnels de santé et des acteurs institutionnels alimente une sous-estimation collective du problème". La preuve : en dix ans, seules trois études françaises ont été publiées dans des revues d'audience internationale, relève SNC, qui tient un colloque sur le sujet jeudi. Une étude publiée en 2015 par le chercheur de l'Inserm Pierre Meneton avait évalué à 14 000 par an les décès imputables au chômage, soit beaucoup plus que le nombre de morts sur les routes.
Des problèmes physiques et psychiques
Pathologies cardiovasculaires, addictions, aggravation de maladies chroniques (diabète, hypertension...), stress, anxiété, dépressions pouvant mener au suicide… La santé physique et psychique des "chercheurs d'emploi", comme préfère les appeler l'association, se dégrade. Les difficultés financières font aussi renoncer à des soins parfois indispensables, sans compter une alimentation souvent moins équilibrée et une baisse de l'activité physique.
Pour prendre la mesure de cette question de santé publique, SNC préconise – outre une "conférence de consensus" – une meilleure information des chômeurs sur leurs droits en matière de santé, une amélioration de leur couverture complémentaire, ou encore des actions contre l'isolement. SNC souhaiterait aussi "la sécurisation de l'intermittence", c'est-à-dire les périodes sans emploi entre des contrats, davantage de formations pour les demandeurs d'emploi et un soutien à l'accès au travail des personnes les plus en difficulté.
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