Le ferry rouge de Corsica Linea quitte la Bonne Mère de Marseille (Bouches-du-Rhône), direction la Corse. Cette compagnie est née sur les cendres de la SNCM, que les passagers ne semblent pas regretter : "Là, c'est beaucoup plus relax, je sais que je pars et que je reviens", plaisante un habitué. Car il y a quatre ans, les bateaux ont été bloqués à quai par des grévistes en colère. Le conflit s'enlise, alors que la SNCM perd de l'argent. Un redressement judiciaire est prononcé. Depuis, l'entreprise a été rachetée par un consortium d'entrepreneurs corses, dans la douleur d'un plan social.Les salariés sont intéressés aux bénéficesDes centaines de salariés ont été licenciés. Les effectifs sont passés de 1 600 à 900 seulement. Alors, il a fallu faire des efforts de productivité. Pierre-Antoine Villanova, le nouveau directeur s'est battu pour convaincre les salariés et apaiser les relations. Et son meilleur argument, c'est un intéressement aux bénéfices. L'absentéisme a chuté de 30%, les salariés sont de retour au travail, et les ferrys partent à l'heure. En deux ans, la consommation de fioul a baissé de 7%. Les passagers eux, sont plus nombreux, + 25% par rapport à l'époque SNCM. Et tout a été pensé pour qu'ils rapportent plus. Les tarifs des traversées ont augmenté, et sur le bateau, le service a été repensé, avec un service en salle, qui permet de consommer davantage. Résultat : 20% de chiffre d'affaires en plus, et des clients satisfaits.