La crise engendrée par le Covid-19 aggrave les difficultés financières des Français, alerte le Secours populaire
Environ 32% des Français déclarent cette année avoir eu du mal à payer leur loyer, contre 25% en 2020 et 28% en 2019.
L'épidémie de Covid-19 aggrave les inégalités. Le nombre de Français qui éprouvent des difficultés à financer loyer, alimentation et autres dépenses du quotidien a fortement augmenté du fait de la crise sanitaire, selon le baromètre annuel du Secours populaire publié jeudi 9 septembre.
Ainsi, environ 32% des Français déclarent cette année avoir eu du mal à payer leur loyer. Ils étaient 25% en 2020 et 28% en 2019, selon cette étude réalisée par l'institut Ipsos auprès de 1 000 individus âgés de 16 ans et plus.
De même, 30% des personnes interrogées disent peiner à se procurer une "alimentation saine permettant de faire trois repas par jour", contre 23% l'année dernière et 25% un an plus tôt. "Pendant le premier confinement, la contraction des dépenses liées par exemple au transport, ainsi que les mécanismes d'aide mis en place par l'Etat ont permis de limiter le décrochage. Mais dans la durée, la crise sanitaire a appauvri les Français modestes", explique Amandine Lama, directrice de clientèle chez Ipsos.
"Ceux qui étaient déjà pauvres se sont encore enfoncés"
Selon l'étude du Secours populaire, 45% des Français ont subi une perte de revenus pendant la crise sanitaire. Ce chiffre grimpe à 58% chez les personnes vivant sous le seuil de pauvreté. "La crise sanitaire a accéléré la précarisation des plus fragiles. Les personnes dont la situation était viable mais pas simple ont basculé dans la pauvreté. Et ceux qui étaient déjà pauvres se sont encore enfoncés", affirme Henriette Steinberg, la secrétaire générale du Secours populaire.
Dans un rapport publié jeudi, Médecins du monde alerte en parallèle sur l'aggravation des conditions de vie des personnes en grande précarité (sans domicile, demandeurs d'asile) pendant la crise sanitaire. L'ONG redoute par ailleurs un nouveau public dans les mois et années à venir, rappelant qu'il peut exister "un décalage dans le temps entre le moment où les personnes basculent dans la pauvreté et celui où elles poussent la porte des centres".
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