Assurance-chômage : une réforme s'inspirant du modèle canadien à l'étude
Le gouvernement planche sur une nouvelle réforme de l'assurance-chômage, un an après la précédente, pour combler la pénurie de main-d'œuvre. Reportage au Canada, dont l'exécutif français souhaite s'inspirer.
Indemniser les demandeurs d'emploi en fonction du taux de chômage, de la bonne santé ou non du marché du travail, c'est le modèle appliqué par le Canada depuis plusieurs années. À Montréal, au Québec, Mischa Vorobiev a été licencié en février après 21 ans dans une grande entreprise. Lorsqu'il s'inscrit pour toucher son allocation, le taux de chômage est de 4,8 % dans sa province, un taux très bas. Ce chiffre va déterminer en partie le montant et la durée de son indemnité. "Je touche 628 dollars par semaine pendant 36 semaines, c'est le maximum que je peux avoir", témoigne-t-il. Avec un taux plus élevé, il aurait pu toucher plus, pendant 45 semaines.
"On ne vous souhaite pas de prendre ce modèle"
Au Canada, si le taux de chômage dans la région est supérieur à 13 %, l'indemnité est calculée sur les 14 meilleures semaines. En revanche, si le taux de chômage est inférieur à 6 %, les 22 meilleures semaines seront prises en compte. "On ne vous souhaite pas, en France, de prendre ce modèle canadien qui est un modèle régressif", affirme Paul Céré, porte-parole du Conseil national des chômeurs et chômeuses. "Le gouvernement français a déjà indiqué qu'il souhaitait s'inspirer du modèle canadien pour sa réforme de l'assurance-chômage avec un objectif : atteindre le plein-emploi d'ici 2027. Reste donc à savoir jusqu'à quel point le modèle canadien servira d'inspiration pour cette réforme", conclut Camille Guttin, correspondante France Télévisions en Amérique du Nord.
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