Après deux mois de baisse, le chômage est reparti à la hausse en mai

L'éclaircie a été de courte durée en France. Le chômage est reparti à la hausse en mai après deux mois de baisse consécutifs, selon les chiffres dévoilés par le gouvernement, vendredi 24 juin. Le nombre de chômeurs inscrits à Pôle emploi en catégorie A a augmenté de 0,3%, avec 9 200 demandeurs d'emploi supplémentaires. Au total, 5,4 millions de personnes étaient inscrites à Pôle emploi à la fin mai.

La tendance reste toutefois orientée à la baisse avec -70 700 demandeurs d'emploi (-2,0 %) sur les trois derniers mois.

Après avoir baissé de 60 000 personnes (-1,7%) en mars en métropole, le nombre de demandeurs d'emploi sans activité a diminué de 19 900 (-0,6%) en avril. L'indicateur de Pôle emploi est également en baisse depuis le début de l'année (-69 400 chômeurs, -1,9%) et, événement inédit depuis 2008, en baisse sur un an (- 22 500, -0,6%).

"Un effet de bascule" en mai

Le ministère du Travail a estimé, auprès de l'AFP, que "les mouvements de grève ont nécessairement eu un impact sur l'activité", au même titre que "l'effet inondation", même si les méfaits de ces deux facteurs sur l'emploi "ne sont pas chiffrés".

La hausse de mai était prévisible, certains observateurs redoutant un "effet de bascule" après un mois d'avril marqué par une "hausse inhabituellement forte" (+25%) et "inexpliquée" des sorties pour défaut d'actualisation. A la fin de chaque mois, les demandeurs d'emploi sont tenus de déclarer leur situation à Pôle emploi, sous peine d'être désinscrits d'office. Quelle qu'en soit la raison, ce pic faisait craindre à l'économiste Bruno Ducoudré (OFCE) "un effet de bascule" en mai, "avec le retour d'une partie de ces personnes sur les listes de Pôle emploi".

Coup d'arrêt pour les jeunes, éclaircie pour les seniors

L'amélioration de la situation des jeunes a connu un coup d'arrêt, avec 4 400 chômeurs supplémentaires (+0,9%). Mais la tendance reste bonne sur un trimestre (-1,8%) et sur un an (-7,6%). Quant aux seniors, leur horizon s'éclaircit pour le troisième mois consécutif en baisse (-0,1% en mai, -1,3% sur trois mois), mais leur situation reste très dégradée sur un an (+4,2%). Selon la ministre du Travail, Myriam El Khomri, les baisses récentes témoignent "d'une amélioration en profondeur de la situation sur le marché du travail".

Même constat pour le chômage de longue durée, qui perd de nouveau du terrain (-0,6% sur le mois, -1,3% sur trois mois) mais reste en hausse sur un an (+3,6%).

Autre point positif, l'ancienneté à Pôle emploi, petite activité comprise, recule pour la première fois depuis la mi-2012. Les demandeurs d'emploi sont inscrits en moyenne depuis 579 jours, soit plus d'un an et demi, contre 583 jours en avril.