Quand un métier passion tourne court
Les métiers du secteur du spectacle et de la culture font toujours rêver et attirent de plus en plus de candidats, guidés par leur passion. Un choix dicté par la passion mais qui conduit souvent à une situation professionnelle précaire. Quand le rêve tourne au cauchemar, la reconversion s'avère indispensable.
Cinéma, musique, danse, théâtre, audiovisuel : le secteur du spectacle et de la culture regroupe près de 300 000 salariés, soit autant que l'industrie automobile. Si ces métiers artistiques ou techniques font rêver, l'emploi dans ce secteur reste marqué par une grande précarité. La France compte à peu près 100 000 intermittents du spectacle dont le parcours professionnel est ponctué par la recherche de nouveaux contrats, les changements d'employeurs et les périodes de chômage. Plus de 50 % d'entre eux déclarent moins de 600 heures de travail par an et près de 80 % ont un revenu moyen proche du SMIC.
Comment se reconvertir au sortir d'un métier passion?
Quand la nécessité de trouver une plus grande stabilité professionnelle et financière supplante la passion, la reconversion s'impose. L'AFDAS gère les cotisations des métiers du spectacle, des loisirs, de la publicité, du cinéma et de l'audiovisuel. Cet organisme peut financer les projets de reconversion des professionnels de ces secteurs. Les formations d'une durée maximale d'un an sont prises en charge dans le cadre du CIF (congé individuel de formation). Mais les artistes ou techniciens qui avaient choisi cette voie par passion doivent répondre aux critères suivants :
- avoir une ancienneté professionnelle de deux ans ;
- avoir un volume d'activité de 220 jours de travail ou cachets répartis sur les deux à cinq dernières années. Sur ces jours, les artistes interprètes et musiciens doivent justifier de 60 jours répartis sur les 24 derniers mois ou 30 jours répartis sur les 12 derniers mois. Les techniciens du spectacle vivant ou réalisateurs doivent justifier de 88 jours de travail répartis sur les 24 derniers mois ou 44 jours répartis sur les 12 derniers mois. Enfin, les techniciens de l'audiovisuel doivent posséder 130 jours de travail répartis sur les 24 derniers mois ou 65 jours de travail répartis sur les 12 derniers mois.
Une décision difficile à prendre
Faire le deuil de son métier lorsqu'il s'agit d'une passion n'est pas chose facile. Toutefois, repousser toujours plus loin la décision de se reconvertir peut conduire à une impasse. "Les intermittents attendent souvent trop longtemps pour s'engager dans une reconversion alors que l'AFDAS ne peut prendre en charge que des professionnels", c'est-à-dire des personnes qui peuvent prouver avoir réalisé un certain nombre de cachets dans l'année. Bien souvent, les artistes attendent de ne plus travailler du tout pour demander une prise en charge et il est alors trop tard", soulignait, en 2003, un rapport d'information sur les métiers artistiques.
Le cas particulier des danseurs
Envisager une seconde carrière est une décision incontournable pour les danseurs professionnels qui arrivent à la fin de leur carrière. A partir de 40 ans, leurs prestations physiques ne leur permettent plus de rester sur scène. En 2006, l'AFDAS et le ministère de la Culture et de la Communication ont créé un fonds d'aide spécifique à la reconversion des danseurs. Les bénéficiaires de cette aide peuvent accéder à un bilan de compétences, à un CIF ou à des contrats ou périodes de professionnalisation, leur permettant de réaliser leur projet professionnel au sein ou en dehors du secteur artistique.
En savoir plus :
- AFDAS
Que vous soyez artiste ou technicien du spectacle, salarié ou intermittent du spectacle, l'AFDAS est votre principal interlocuteur pour connaître vos droits à la formation professionnelle.
- ANPE Culture Spectacle
Cette Anpe dispense un certain nombre de services spécialisés : conseil, formation, orientation, offres d'emploi...
- Il faut que ça sorte !
Le blog de Adeline Bellart, alias Sen, 27 ans, titulaire d'une maîtrise de l'IUP Métiers des Arts et de la Culture de la faculté d'Artois. Elle y raconte comment après trois ans de hauts et surtout de bas dans le secteur de la culture, elle a décidé de se reconvertir dans la restauration en passant un CAP Cuisine.
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