Mon licenciement m'a permis de rebondir
GĂ©rer un licenciement
Mars 2005 : le couperet tombe, Dominique, alors employĂ©e administrative depuis dix ans est victime d'un licenciement pour motif Ă©conomique. Elle a 52 ans et son quotidien bascule du jour au lendemain. « J'ai eu un tel choc que j'en suis tombĂ©e malade ! » dit-elle avec le sourire trois ans plus tard. Trois ans de galĂšres avant de redresser la barre. « Ătre licenciĂ©e m'a permis de rĂ©aliser que j'avais pensĂ© Ă tout dans ma vie sauf Ă moi ! »??Dominique est une femme dĂ©vouĂ©e Ă sa famille qui a Ă©levĂ© ses enfants laissant de cĂŽtĂ© sa vie professionnelle. « Quand je me suis mariĂ©e, j'ai arrĂȘtĂ© mes Ă©tudes. Chez moi, ce n'Ă©tait mĂȘme pas concevable qu'une femme mariĂ©e travaille. J'ai voulu avoir un mĂ©tier quand mes enfants sont partis de la maison, je n'avais plus rien pour m'occuper et j'Ă©tais trop jeune pour vivre comme une mamie. »Son dynamisme et sa motivation lui permettent de devenir secrĂ©taire d'une PME dan sle secteur du bois. « Ce n'Ă©tait pas le job rĂȘvĂ© mais au moins j'Ă©tais indĂ©pendante. »??Toutes ses annĂ©es Ă l'abri de l'ennui, Dominique en parle avec une boule dans la gorge. Elle se sentait protĂ©gĂ©e sans penser une seconde que le chĂŽmage pointerait son nez en 2005. « Mon premier jour de chĂŽmage, j'ai errĂ© dans la maison toute la journĂ©e. J'Ă©tais dĂ©primĂ©e. » Elle n'arrivait plus Ă se sortir de sa torpeur et se renfermait de plus en plus.??Jusqu'au jour oĂč elle a rĂ©alisĂ© que la gaietĂ© des enfants lui manquait.
Rebondir
« C'est une amie qui m'a poussé à suivre une formation : j'avais 55 ans et j'étais en bonne santé. Je me sentais encore tout à fait capable de rebondir dans une voie nouvelle. » Elle est partie de sa passion - la natation - pour trouver un emploi : surveillant de baignade. Métier qu'elle peut exercer aussi bien en bassin municipal que sur les plages. Les opportunités sont nombreuses à cause des horaires décalés mais Dominique n'écoute que sa volonté. « Avoir trouvé un but pour le reste de ma vie professionnelle me rendait tellement active. Le premier jour, je me suis retrouvée avec une bande de jeunots. Pas facile de rester digne et efficace. » La formation, exigeante, lui a demandé beaucoup d'attention et d'investissement. « J'en ai sué pendant des mois mais au final, j'étais tellement fiÚre. Toute l'équipe m'a félicitée : ça m'a fait chaud au c?ur. J'étais reconnue à ma juste valeur. » ??Aujourd'hui, Dominique a su rebondir, elle exerce un métier et a obtenu un diplÎme, chose inconcevable il y a à peine trois ans. « Le licenciement n'est pas une fatalité, au contraire, il permet de faire un vrai point sur sa vie et de nous ouvrir les yeux. C'est dur mais l'enjeu en vaut la chandelle. »
La rédaction
Publié le 29 avril 2009
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