L'avenir du groupe charcutier GAD devant la Justice
Les quelques jours que les salariés de GAD ont gagné au tribunal de commerce de Rennes sont très loin de rassurer les salariés. Trois mois après un comité d'entreprise qui a abouti sur un coup de massue, la Justice se penche donc sur l'avenir de ce groupe charcutier placé en redressement depuis février, qui emploie 1.700 personnes. La décision tombera le 11 octobre. GAD affiche des comptes déficitaires depuis 2008 et la crise porcine.
La direction espère faire valider un plan de continuation qui menacerait un millier d'emplois directs. Il enterrinerait trois fermetures : celle de l'abattoir de Lampaul-Gimiliau (850 emplois), celle du siège à Morlaix (54 salariés) et celle d'un site de fabrication de produits élaborés à Saint-Nazaire (80 emplois). En contrepartie, la direction pense pouvoir conserver l'abattoir de Josselin, où 600 personnes travaillent. Elle envisage même d'y créer 343 emplois supplémentaires. Si les juges rejettent ce plan, la société serait alors placée en liquidation.
La tension était déjà montée d'un cran lundi dernier lors du comité d'entreprise de l'abattoir de Lampaul, à Rennes. Des heurts avaient opposé salariés et policiers. Les GAD ont certes obtenu de meilleures indemnités de licenciements mais l'angoisse est d'autant plus importante en Bretagne que le groupe charcutier n'est pas la seule entreprise dans l'oeil du cyclône. Les salariés ont d'ailleurs reçu des soutiens dans trois autres entreprises en difficulté dans la région : le volailler Doux, l'abattoir Tilly-Saboco et le groupe de transformation de saumon Marine Harvest. Tous dénoncent la destruction de 8.000 emplois directs et indirects dans un rayon de 50 kilomètres. Ils appellent à une vaste mobilisation lundi prochain autour de l'aéroport de Brest.
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