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Jeunes salariés : une génération "donnant-donnant"

Passé le cap des trois ans dans l'entreprise, les jeunes salariés ont la bougeotte. Pour quelles raisons changent-ils d'employeur ? Comment les retenir ?
Article rédigé par Francetv Emploi
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min

Conduite en partenariat avec TNS Sofres, une étude Euro RSCG C&O apporte des éclairages sur les attentes de cette génération "donnant-donnant".

- "Je fais partie d'une génération qui n'est pas fidèle à une marque. Si on me propose plus ailleurs, je parts."- "Si ça ne me convient pas je vais voir ailleurs, je ne suis marié avec aucune entreprise."Qu'ils soient cadres, techniciens, agents de maîtrise, employés ou ouvriers, les jeunes salariés, âgés en moyenne de 25 ans, n'hésitent pas à changer d'employeur après trois à cinq années en poste. Selon l'étude menée par Euro RSCG C&O (1) en partenariat avec TNS Sofres, 31% d'entre eux ont envie de quitter leur entreprise, soit 8% de plus que la moyenne des salariés. 52% sont prêts à envisager cette hypothèse.

Premier enseignement de l'étude

Ce n'est pas l'attachement des jeunes salariés à leur travail qui est en cause. 85% des jeunes en poste dans l'entreprise depuis 3 à 5 ans se déclarent satisfaits de l'ambiance (+12% par rapport à l'ensemble des salariés). Une forte majorité (82%) estime que leur travail est intéressant et 65% apprécient leur responsable hiérarchique direct. Cette population est également prête à travailler plus pour gagner plus (59%).

Progresser ou partir : donnant-donnant

Ces jeunes salariés ont pour priorité absolue la progression de carrière. A 25 ans, cette question devance celle de l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. De fait, s'ils considèrent que leur entreprise ne leur donne pas les moyens d'évoluer, ils sont prêts à aller voir ailleurs. Ils s'inscrivent dans une relation donnant-donnant avec l'entreprise. Pour preuve, si cette génération affiche un engagement plus fort  que la moyenne des salariés à son arrivée dans l'entreprise, son enthousiasme tend à décliner très vite après trois années en poste si ses attentes d'évolution ne sont pas satisfaites. Adeptes de la mobilité, 61% ont déjà plusieurs expériences sur leur CV et 80% se déclarent en veille permanente. "Pour cette génération, la page du chômage de masse est tournée. Ce n'est plus la perte d'emploi qui est redoutée, c'est la crainte de la voie de garage, d'être laissé sur le bord du chemin par l'entreprise", souligne l'étude.

Un employeur responsable

La rémunération, les conditions matérielles, les horaires, l'ambiance, un stress acceptable : l'ensemble de ces éléments constituent le "contrat de base " attendu par les jeunes salariés.Pourtant, tous ces critères ne suffisent pas à susciter leur engagement durable vis-à-vis de leur employeur, même s'il sagit d'un premier emploi.Selon l'étude Euro RSCG C&O, cette génération de jeunes salariés est considérée à tort comme "individualiste et matérialiste". Elle est bien au contraire partisane d'"un pacte social" avec l'entreprise et se montre très sensible à des valeurs immatérielles et collectives."Ce qui est essentiel aux yeux des jeunes, c'est d'être au service d'un employeur responsable, attentif à l'ensemble des salariés et dont les comportements sont en adéquation avec les attentes et les valeurs des salariés". Autant d'éléments que les entreprises devront très vite prendre en considération pour fidéliser leurs jeunes salariés.(1) Etude menée du 28 février au 1er avril 2008. 2560 interviews auprès de jeunes ayant 3 à 5 ans d'expérience, travaillant dans l'une des 7  grandes entreprises partenaires de l'étude (Société générale, Generali, Auchan, SNCF, Bearing Point, ArcelorMittal et Alstom) ou issus d'un échantillon représentatif.

Rédigé par Nadia GraradjiPublié le 27/04/2010

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