Réforme du Code du travail : qui sont les figures de proue étudiantes et lycéennes de la contestation ?
Ils sont présidents de l'Unef, du MJS et de l'UNL, et sont en première ligne contre le projet de loi El Khomri lors de cette journée de manifestation. Portraits croisés.
Une partie de la jeunesse est dans la rue. Aux côtés des salariés, des étudiants et des lycéens battaient le pavé, mercredi 9 mars, pour dénoncer la loi Travail. Dès la matinée, une centaine de lycées étaient bloqués et plusieurs facs mobilisées.
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Qui sont les porte-drapeaux de cette contestation ? Passage en revue de trois des figures les plus marquantes :
William Martinet, le président de l'Unef
Aux côtés du dirigeant de la CGT Philippe Martinez (54 ans) et de la maire de Lille Martine Aubry (65 ans), cet étudiant de 27 ans a fait la une du Point, jeudi 3 mars, sous le titre (peu flatteur) "Les derniers dinosaures". Facétieux, le jeune homme affiche depuis sur Twitter une image de "Denver, le dernier dinosaure" en guise de photo de profil.
Ce fils d'un couple d'infirmiers à l'hôpital public raconte au Monde avoir pris conscience de l'"écart entre deux mondes" lorsqu'il a été scolarisé dans le chic lycée Hoche de Versailles, "par la magie de la carte scolaire". Adolescent, il a défilé en 2006 contre le CPE (Contrat première embauche), porté alors par le Premier ministre Dominique de Villepin au nom –déjà– de la lutte contre le chômage des jeunes.
Elu en 2013 à la tête de l'Unef (Union nationale des étudiants de France), un syndicat classé à gauche, William Martinet tente aujourd'hui de boucler un master d'économie sociale et solidaire parallèlement à ses activités syndicales. Sera-t-il un futur apparatchik socialiste à l'image de tant de pontes du PS issus de l'Unef, à commencer par le premier secrétaire, Jean-Christophe Cambadélis ? C'est l'avenir que beaucoup lui prédisent. Pour l'instant, il tente de ne pas (trop) manier la langue de bois, et réclame clairement le retrait d'une loi qui accentue encore, estime-t-il, la précarité des jeunes.
Nous sommes dans une fuite en avant ! On nous explique qu'il faut toujours plus de précarité ! #LoiTravail #GGRMC pic.twitter.com/iH26RY75Z7
— Les Grandes Gueules (@GG_RMC) 9 Mars 2016
Benjamin Lucas, président du MJS
Autre vedette du mouvement : Benjamin Lucas, 25 ans, élu président du Mouvement des jeunes socialistes (MJS) en décembre dernier. Il serait tombé tout petit dans la politique. Libération rapporte que "la légende familiale veut qu’à 3 ans, lors d’une visite des châteaux de la Loire, le gamin ait braillé : 'Balladur ordure'. Il aurait recyclé ce slogan attrapé au vol lors d’une manif où ses parents, aujourd’hui divorcés, voituraient sa poussette."
Comme William Martinet, il a défilé il y a dix ans, en 2006, contre le CPE. Puis est entré au PS dans la foulée. Aujourd'hui, il réclame le retrait total du projet... porté par un gouvernement socialiste, notamment dans une tribune publiée par francetv info. Il a tout de même avoué sur Radio Classique, mercredi 9 mars : "Cela me fait mal d'aller dans la rue pour m'opposer à un projet porté par les miens."
#Revoir @benlucas80 On est en train de mettre dans la rue celles et ceux qui ont fait la victoire du 6 mai 2012 pic.twitter.com/pxBoYw5tYT
— Radio Classique (@radioclassique) 9 Mars 2016
Samya Mokhtar, présidente de l'UNL
C'est la benjamine, mais pas la moins décidée. Etudiante en première année de BTS Communication, originaire de Manosque (Alpes-de-Haute-Provence), Samya Mokhtar a fait ses premières armes au sein de l'Union nationale des lycées (UNL, classé à gauche) avant d'en devenir présidente, explique 20 Minutes. Le journal rappelle qu'elle "a été notamment à l’initiative du travail de l’organisation lycéenne dans la lutte contre le harcèlement scolaire".
Et elle voit aujourd'hui dans la mobilisation, selon Le Parisien, "un combat des jeunes pour le droit à l'avenir, le droit d'avoir un emploi stable pour mener notre vie comme on l'entend".
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