Manifs contre la loi Travail : "Kiss from Charly", le message d'un policier sur une grenade lacrymogène
La photo d'un policier arborant cette inscription sur une grenade a été prise à Paris, mardi.
L'image est peu banale. Pendant la manifestation parisienne contre la loi Travail, mardi 17 mai, un photographe a pris un cliché d'un policier arborant l'inscription "Kiss from Charly" et la trace d'une bouche. Le message, écrit en blanc, ressort nettement sur l'équipement noir porté au niveau de la poitrine.
La photo a été prise au milieu du trajet de la manifestation, a indiqué à francetv info l'auteur du cliché, un étudiant en informatique de 20 ans. "J'ai trouvé que le policier était plus équipé que les autres. J'étais environ à trois mètres, j'ai vu qu'il y avait des inscriptions sur sa grenade, mais je n'avais pas vu quoi. C'est en rentrant chez moi que j'ai vu écrit 'Kiss from Charly'. Je trouve ça assez cynique, ironique et malsain", commente-t-il.
"On n'a pas à customiser ainsi du matériel", tranche la police nationale, précisant qu'il s'agit d'une grenade lacrymogène. Elle indique également que le policier en question dépend de la préfecture de police de Paris. Mais celle-ci, contactée à plusieurs reprises par francetv info, refuse de commenter le cliché.
"Bêtise" et "manque de discernement"
L'agent s'expose à des sanctions, assure la police nationale. Des sanctions administratives, voire des procédures judiciaires, précise-t-elle. Et de nuancer, évoquant "de la bêtise" et "un manque de discernement".
Joint par francetv info un membre du syndicat Alliance, rappelle que "ce qui prévaut, c'est la tenue d'uniforme", et que les policiers n'ont pas à personnaliser ou modifier leur matériel ou leur tenue. Mais il émet des doutes quant à l'authenticité de la photo. Et d'expliquer : "On a été échaudés par l'affaire de la matraque avec le Punisher", fin avril. Pour lui, il s'agissait d'un "montage", alors que Yann Lévy, l'auteur de ce cliché, assurait à francetv info qu'il avait "donné la preuve au Huffington Post [qui a acheté l'image] que la photo n'avait pas été retouchée". "Je ne vais pas jouer à raconter n'importe quoi ; il en va de ma crédibilité et de ma sécurité", avait expliqué ce photographe indépendant.
Contrairement à ce que nous avions écrit dans une première version de cet article, Christophe Crepin du syndicat UNSA n'a fait aucune déclaration sur ce sujet.
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