Loi Travail : la justice suspend l'interdiction de manifester à Paris pour neuf militants
Dans ses ordonnances de rejet, le juge administratif relève que cette mesure constitue une "atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'aller et venir et à celle de manifester".
Ils pourront battre le pavé avec les quelques milliers de personnes déjà lancées dans le cortège parisien contre la loi Travail. Mardi 17 mai, la justice a suspendu l'interdiction de manifester de neuf des 10 militants visés par un arrêté de la préfecture de police. Dans ses ordonnances de rejet, le juge administratif relève que cette mesure constitue une "atteinte grave et manifestement illégale à la liberté d'aller et venir et à celle de manifester".
Selon une journaliste d'i-Télé, qui a assisté à l'audience, certaines personnes se trouvaient par la même occasion interdites de domicile, puisque résidant dans des quartiers traversés par le cortège parisien. Elle cite par ailleurs l'exemple d'une doctorante, en train de préparer une thèse.
L'une des personnes interdite de manifestation est une doctorante à l'université, "elle est en train de faire une thèse" précise son avocat
— Noemie Schulz (@noemieschulz) 17 mai 2016
Certaines personnes interdites de manifester habitent dans les arrondissements où passe la manif. Ils sont donc interdits de domicile
— Noemie Schulz (@noemieschulz) 17 mai 2016
Lundi, la préfecture de police de Paris avait notifié des interdictions de manifester à ces militants. Elle avait justifié ces interdictions par l'article 5 de la loi sur l'état d'urgence, qui permet "d'interdire le séjour dans tout ou partie du département à toute personne cherchant à entraver, de quelque manière que ce soit, l’action des pouvoirs publics".
Cinquante-trois arrêtés signés en France
Mardi après-midi, devant la commission des Lois de l'Assemblée sur la prolongation de l'état d'urgence, Bernard Cazeneuve a précisé qu'au total 53 arrêtés préfectoraux ont été signés sur l'ensemble du territoire : 41 en Ile-de-France, 8 en Loire-Atlantique, 3 en Haute-Garonne et 1 en Ille-et-Vilaine. Faisant référence aux décisions de justice prises à Paris, le ministre de l'Intérieur précise que "48 arrêtés ont été notifiés, un a été levé ce matin" et que d'''autres ont fait l'objet de suspension".
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