Après l'échec de la motion de censure, la loi Travail est adoptée en deuxième lecture à l'Assemblée
Au lendemain d'un nouveau déclenchement express de l'article 49.3, Front de Gauche et écologistes contestataires espéraient, avec les frondeurs du PS, déposer une motion de censure contre le gouvernement.
Le projet de loi Travail a été adopté à l'Assemblée nationale en deuxième lecture, via le 49.3. Pour la seconde fois, des députés de gauche ont échoué, mercredi 6 juillet, à deux signatures près, à déposer une motion de censure contre le gouvernement Valls, entraînant de fait l'adoption de ce texte controversé.
Après quatre mois de contestation sociale, le projet de loi porté par Myriam El Khomri repart désormais au Sénat, à majorité de droite, en vue d'une adoption définitive par l'Assemblée le 20 juillet.
Francetv info revient sur ce nouvel épisode.
Les frondeurs ne parviennent pas à stopper le texte
"Nous nous sommes battus jusqu'au bout contre le cynisme, les pressions... et la loi Travail. Cinquante-six députés de toute la gauche ont accompagné cette démarche", a annoncé le chef de file des frondeurs du PS, Christian Paul, à l'expiration du délai pour le dépôt d'une motion de censure, fixé à 15h15. Il fallait en effet un minimum de 58 signatures pour lancer une telle démarche.
Au lendemain d'un nouveau recours à l'arme constitutionnelle du 49.3 par le Premier ministre pour forcer l'adoption du texte, Front de Gauche et écologistes contestataires se montraient déterminés à transformer l'essai d'une censure. Tout reposait donc entre les mains des socialistes critiques d'une ligne gouvernementale jugée trop libérale.
Au bout du compte, 27 socialistes ou apparentés, dont les anciens ministres Benoît Hamon et Aurélie Filippetti, ont paraphé un texte de censure – un de moins qu'en mai –, et quatre noms ont changé. Dix ex-écologistes, 13 élus Front de Gauche et ultra-marins, un radical de gauche et cinq non-inscrits, notamment ex-PS, ont signé.
La contestation dans la rue "va continuer"
Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, a assuré mercredi que les syndicats opposés à la loi allaient continuer la mobilisation. "Nous allons continuer, 49.3 ou pas", a-t-il martelé. "On verra si, à la rentrée, on fait un meeting ou un rassemblement", a de son côté déclaré Jean-Claude Mailly, secrétaire général de FO, lors d'une conférence de presse avant un meeting à Paris qui a rassemblé plusieurs dizaines de militants (CGT, FO, FSU, Solidaires, Unef, UNL, FIDL). "Faudra qu'on m'explique comment une loi de progrès social est obligée de passer au 49.3. Il y a une incongruité dans l'affaire", a-t-il estimé.
Les sept syndicats ont organisé douze journées de mobilisation entre mars et juillet pour réclamer d'abord le retrait, puis la suspension du texte. Mardi, dernière mobilisation avant la trêve estivale, 30 000 personnes ont défilé dans toute la France, selon les autorités, deux fois moins que lors de la manifestation précédente, le 28 juin (64 000).
"On est en période de repos, c'est normal que les gens profitent de leurs congés payés. Mais on reviendra en pleine forme à la rentrée", a prévenu Philippe Martinez.
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