Créer une chambre d'hôte : un vrai défi !
Créer son entreprise : chambre d'hôte ou gîte rural ?
Ne confondez pas les deux. La première est comme son nom l'indique, une chambre (ou six au maximum) aménagée chez l'habitant, avec selon les cas des sanitaires privés. On peut l'occuper une ou plusieurs nuits, petit déjeuner compris. Ce n'est ni une location de meublé, ni un hôtel. Le second est une maison ou un logement indépendant comportant une ou plusieurs chambres, un salon/salle à manger, une kitchenette ou une cuisine, et des sanitaires. Bon à savoir : l'investissement personnel du propriétaire (accueil, disponibilité...) est bien plus importante lorsqu'on ouvre sa maison à des touristes itinérants que lorsqu'on leur loue un gîte.
Avant de se lancer, effectuez un travail de réflexion
Ne vous décidez pas sur un coup de tête. Si l'idée de transformer une demeure familiale ou d'acquérir une maison pour en faire un hébergement à touristes peut sembler séduisante, elle mérite réflexion. Au changement de vie s'ajoute d'autres considérations. Aurez-vous la patience de satisfaire les désirs, voire les caprices, de vos clients ? Saurez-vous vous faire respecter dans votre propre maison, préserver votre intimité, tout en étant disponible ? Surmonter le "coup de feu" de la pleine saison avec les accueils, la cuisine, le rangement, les lessives, le repassage, etc. et le vide de la morte saison ?... C'est un travail d'envergure ! N'hésitez pas à rencontrer des propriétaires pour confronter votre motivation à la réalité.
Financez votre reconversion professionnelle : 12 000 euros la chambre.
C'est ce qu'il vous faudra environ débourser pour créer une chambre d'hôte (source : APCE). Au niveau des gains espérés, sachez qu'une nuitée pour deux personnes, petit déjeuner compris, se monte en moyenne 45 euros. Auxquels il faut ôter les charges, environ 30% : électricité, chauffage, eau, impôts fonciers, etc. La durée moyenne d'occupation est de 17 semaines par an, celle du séjour de 3 jours. Faites les comptes... Dans ces conditions, il n'est donc pas rare de voir l'un des conjoints continuer à trouver un travail à l'extérieur. A noter qu'il est possible de compléter l'activité de la chambre d'hôte par celle de table d'hôtes. Elle consiste à proposer un repas traditionnel à base de produits régionaux, issus si possible de votre jardin ou d'une exploitation agricole. Vous ne pouvez faire asseoir à votre table d'hôte que les touristes qui dorment dans votre maison.
Des aides / subventions peuvent provenir du Conseil Général, parfois du Conseil Régional, et elles varient selon les départements. Pour les projets importants, vous pouvez aussi faire appel à des aides européennes. Les subventions ne couvrent que les travaux de gros oeuvre (murs, sols, fenêtres...), soit parfois à peine le quart de l'investissement hors taxe. Il est conseillé d'attendre le feu vert de s différents organismes d'attribution avant de commencer les travaux. Vous ne serez remboursé qu'après, sur présentation des factures. Tout le reste - mobilier, décoration... - est à vos frais. Il est donc prudent d'avoir un petit capital de départ avant d'ouvrir votre maison à des hôtes itinérants.
Chambres d'hôte : mieux vaut se faire labelliser.
La chambre d'hôte n'étant soumis à aucune réglementation, vous pouvez tout à fait apposer sur votre clôture le panneau "Rent a room". N'oubliez pas pour autant de la déclarer sur votre feuille d'impôt... Attention, la Direction de la concurrence et de la répression des fraudes peut tout à fait vous contrôler inopinément. Et si vous n'avez pas respecté certaines règles en matière de tarification, d'assurance, de TVA, etc., cela peut vous coûter cher. Le plus sûr est encore de vous affilier à un label et de bénéficier de sa notoriété et de ses services : formation, conseils pour le montage technique et financier, assistance juridique, promotion, service de réservation, appui en cas de litige avec un client... C'est aussi un gage de qualité apprécié des clients. Seule contrainte pour le propriétaire : respecter le cahier des charges (règles d'accueil et de services) et accepter d'être contrôlé, parfois à l'improviste.
Corinne DillensegerPublié le 3 juillet 2006
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