Carrefour : "Comme ça va mal, ils nous soldent", réagit un employé d'un hyper bientôt en location-gérance
Dans le cadre de la refondation de son modèle, Carrefour a annoncé, mardi, outre des suppressions de poste, le passage de cinq magasins en location-gérance. Un changement redouté par les salariés.
Le groupe Carrefour a annoncé, mardi 23 janvier, son projet de transformation passant notamment par 2 400 suppressions de postes en France, via des départs volontaires, ainsi que le passage de cinq hypermarchés en location-gérance. Un changement redouté par les salariés concernés, comme à Château-Thierry (Aisne).
Une rémunération à la baisse
À l’heure de la pause, mardi matin, des salariés se retrouvent sous l’auvent du drive et confrontent leurs inquiétudes. Un sentiment d’écœurement domine. "Ils nous jettent comme des malpropres. Comme ça va mal, ils nous soldent", déplore un employé. Avec un système de la location-gérance, les activités et les personnels sont confiés à un directeur extérieur qui verse, en échange, une redevance à Carrefour. Les employés ne font plus partie du groupe, leurs acquis sociaux s’envolent, pointe une salariée qui a fait ses calculs sur ce qu’elle risque de perdre.
Ça fait plus de deux mois et demi de salaire en moins sur une année, la mutuelle, les remises d’achat pour le personnel.
Une employée du Carrefour de Château-Thierry
Pourquoi le groupe a-t-il opté pour la location-gérance ? "Pour enlever les verrues, se débarrasser des magasins qui font mal aux chiffres", répond la salariée, "écœurée et en colère".
Les hypermarchés sont bousculés par l’e-commerce et les nouveaux modes de consommation. Une déléguée du personnel CFDT reconnaît que la situation "a été catastrophique", mais qu'elle "s’inverse depuis deux ou trois ans". Au niveau de Château-Thierry, ajoute-t-elle, le magasin repartait à la hausse, "les chiffres n’étaient pas excellents mais la tendance s’inversait, c’était déjà bon signe."
Les salariés ne voulaient pas se résigner. La location-gérance est-elle une solution trouvée par le groupe pour se libérer d’un poids ? En tout cas en interne, on l’affirme, le modèle hyper n’est pas fini.
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