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Emploi: l'OIT lance un appel

L'Organisation internationale du travail a appelé lundi les gouvernements à se mobiliser pour l'emploi
Article rédigé par France2.fr
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L'Organisation internationale du travail a appelé lundi les gouvernements à se mobiliser pour l'emploiL'Organisation internationale du travail a appelé lundi les gouvernements à se mobiliser pour l'emploi

"Le monde ne peut pas se permettre d'attendre que l'emploi reparte quelques années après la reprise économique", a expliqué lundi le directeur du secrétariat de l'OIT, Juan Somavia.

Nicolas Sarkozy a déclaré, pour sa part, qu'il est "irresponsable" de croire que la crise économique actuelle est une simple "parenthèse".

"L'analyse" selon laquelle "tout pourra recommencer comme avant est absolument suicidaire", a-t-il dit. Pour le président de la République, c'est "une responsabilité historique" pour tous "les chefs d'Etat et de gouvernement du G 2O" réunis le 2 avril à Londres "d'aller au bout de ce que nous avons entrepris".

Le chef de l'Etat a également indiqué que la "France soutiendra l'adoption par la Conférence internationale du travail de conclusions sur un Pacte mondial pour l'emploi, qui engage politiquement tous les Etats à mettre l'emploi, la protection sociale et la promotion du travail décent au coeur de leurs mesures de riposte à la crise ou de leurs programmes de développement.

Paris suggère que ce Pacte pour l'emploi soit discuté lors des travaux préparant le prochain sommet du G20 (à Pittsburg en septembre), et qu'il puisse devenir un outil commun à l 'OIT, au FMI et à la Banque mondiale.

Nicolas Sarkozy a aussi prôné un renforcement du rôle de l'Organisation internationale du travail face aux grandes institutions financières telles le Fonds monétaire international (FMI), la Banque mondiale (BM) ou l'Organisation mondiale du commerce (OMC).

Le chef de l'Etat a défendu devant les 183 membres de l'organisation une "révolution" qui permettrait de rendre obligatoires les normes votées par l'OIT.

L'OIT inquiet de la montée du chômage
Selon l'organisation, la crise de l'emploi va augmenter le nombre de chômeurs de 59 millions de plus dans le monde par rapport à 2007.

M.Somavia, qui inaugurait, à Genève, un mini-sommet sur l'emploi réunissant une dizaine de chefs d'Etat et de gouvernement dont le Français et le Brésilien Nicolas Sarkozy et Luiz Inacio Lula da Silva, a ffirmé que la crise de l'emploi pourrait durer entre quatre et cinq ans de plus que la crise économique.

Pour l'économiste, il faut "initier un mouvement de plus grande convergence" entre les pays. Ce sommet devrait "tracer une feuille de route pour une globalisation juste offrant des opportunités de travail décent à tous".

Lula s'en prend aux paradis fiscaux
Dans la lignée du BIT, le président brésilien a défendu lundi matin à Genève un nouvel ordre économique mondial, s'en prenant particulièrement aux paradis fiscaux et à la spéculation financière.

"On ne peut pas se permettre de vivre avec des paradis fiscaux, on ne peut pas continuer à vivre avec un système financier qui spécule, qui vend du papier sans produire, sans produire le moindre poste de travail, la moindre chaussure, la moindre cravate", a lancé M. Lula devant les 183 membres de l'OIT, sous un tonnerre d'applaudissement.

Dans ses dernières prévisions les plus sombres, basées sur une contraction de l'économie mondiale de 1,3% prévue par le Fonds monétaire international (FMI), le bureau de l'OIT table sur un nombre de chômeurs record cette année, touchant 210 à 239 millions de personnes sur la planète, soit un taux de chômage compris entre 6,8 et 7,4%.

Pour le BIT, cette situation constitue une véritable bombe à retardement, portant en elle de "grands risques" de déstabilisation politique.

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