Effort des industriels de l'agroalimentaire sur un millier de produits : le président de l'Association nationale des industries alimentaires évoque un "acte citoyen"
"On peut considérer ça comme un acte citoyen", se targue jeudi 13 juillet sur franceinfo Jean-Philippe André, président de l'Association nationale des industries alimentaires, alors que 39 des 75 géants de l'industrie ont accepté de rogner leurs prix de vente ou de proposer des promotions sur un millier de produits de référence.
Ces baisses peuvent aller "de 5% à 18% selon les produits" et "l'essentiel de ces actions passera par des promotions spéciales sur les trois prochains mois", précise le patron de la principale organisation représentative des entreprises de transformation alimentaire. L'objectif derrière cette action est de "permettre aux gens d'avoir accès à de très grandes marques à de meilleurs prix sur les trois prochains mois".
Ceux qui ne font pas cet effort aujourd'hui "ne le peuvent simplement pas"
Jean-Philippe André explique qu'un "petit nombre" de ces grands industriels a accepté cet effort pour "une raison économique". Il évoque "un alignement des planètes" avec "les cours des matières premières [qui] baissent". Mais d'autres géants de l'industrie alimentaire l'ont fait parce qu'ils "supportent l'action engagée par le gouvernement" de "faire baisser l'inflation". Ce qui peut constituer, selon le président de l'Ania, "un acte citoyen".
Enfin, Jean-Philippe André évoque une troisième raison pour justifier cet effort : "En nous concentrant sur les plus grandes entreprises, ça nous permet d'éliminer toutes les petites et moyennes entreprises qui ne peuvent pas faire cet effort aujourd'hui car elles sortent d'une phase post-covid", note-t-il.
"L'inflation sera autour de 7 à 8% d'ici à la fin de l'année"
Pour le président de l'Association nationale des industries alimentaires, si certains géants de l'industrie ne s'engagent pas à réaliser ces baisses ou promotions, c'est parce qu'"ils ne le peuvent simplement pas", c'est-à-dire qu'ils "ne constatent pas une baisse des prix des matières premières alimentaires". Il évoque la situation du "porc [dont le prix] a augmenté depuis le début de l'année : vous comprenez très bien qu'aujourd'hui ça paraît raisonnable que quelqu'un qui commercialise du jambon ou des produits à base de porc ne puisse pas faire cet effort", avance Jean-Philippe André.
Jean-Philippe André affirme ne pas savoir si cet effort pourra compenser l'inflation, qui "est à 13,5% sur l'alimentaire", mais il insiste sur "la décrue" observée depuis quelques mois. "L'inflation sur l'alimentaire était à 16% il y a deux mois", martèle le président de l'Ania qui estime qu'elle "sera autour de 7 à 8% d'ici à la fin de l'année". "On a décidé, avec les distributeurs et le gouvernement de participer à cet effort d'accélération de cette décrue", indique-t-il.
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