Economie : 2013 s'annonce mal, mais…
Sortie de crise ou descente aux enfers ? Les prévisions sont calamiteuses, mais le gouvernement garde son cap. Francetv info liste les raisons d'espérer, ou pas.
Sortie de crise ou descente aux enfers ? Autant le dire tout de suite : la France s'apprête à vivre une année particulièrement délicate sur le plan économique. Mais le tableau de ce début 2013 permet aussi d'entrevoir quelques raisons d'espérer. Entre morosité ambiante et optimisme forcené, voici de quoi y voir plus clair sur ce que nous réservent les prochains mois.
Trois raisons de déprimer
1Une récession qui guette
Crise. Le mot revient sans cesse depuis 2008. Financière, économique, européenne, la crise a endossé différents aspects à travers les années. En 2013, elle est toujours là, interminable. La croissance est au point mort, et cela risque de ne pas s'arranger.
Si le gouvernement table sur une croissance de 0,8% en 2013, la moyenne des prévisions des économistes tourne autour de 0,1%. Autant dire une croissance nulle, comme en 2012. Les experts les plus optimistes évoquent un rebond de 0,9%, les plus pessimistes prévoient au contraire une récession de 0,5%.
2Le pouvoir d'achat en baisse
Moins de croissance, c'est moins d'argent qui rentre dans les caisses de l'Etat. Lequel est obligé d'alourdir les impôts. Pour les plus riches, comme l'a martelé le gouvernement en défendant son projet de budget 2013. Mais aussi, dans de moindres proportions, pour les classes moyennes, du fait notamment du gel du barème de l'impôt sur le revenu. Cette année, le taux de prélèvements obligatoires va atteindre un nouveau record, à 46,3% du produit intérieur brut.
Et quand ce ne sont pas les impôts, ce sont les tarifs du gaz, de l'électricité, des timbres-poste ou des transports qui augmentent. Résultat : le pouvoir d'achat risque de souffrir. En septembre, le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Crédoc) prévoyait (PDF) une baisse du pouvoir d'achat de 1,2% en 2012 comme en 2013.
Si ces prévisions se vérifiaient, elles pourraient avoir un impact négatif sur la consommation des ménages, considérée comme l'un des principaux moteurs de l'activité économique en France.
3Le chômage hors de contrôle
Conséquence de ce marasme économique : le chômage augmente, et fort. Pour le 19e mois consécutif, le nombre de demandeurs d'emploi (3,13 millions) est en hausse. L'objectif que François Hollande a exprimé lors de ses vœux aux Français – une inversion de la courbe d'ici un an – est plus qu'incertain. Au rythme actuel, le chômage pourrait même dépasser le record absolu de janvier 1997, lorsque l'Hexagone comptait 3,2 millions de chômeurs.
Trois raisons d'espérer
1Les Cassandre se trompent souvent
Les prévisions ne sont pas bonnes ? Oublions-les un peu ! Il y a quelques mois encore, les oiseaux de mauvais augure prédisaient un éclatement de la zone euro, qui verrait la Grèce, suivie par les autres pays, abandonner la monnaie unique. Ce scénario semble aujourd'hui écarté.
Plus généralement, il est de toute façon périlleux de prédire des mois à l'avance quel sera l'état de l'économie. Une étude de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE) relayée par Alternatives économiques montre que les prévisions de croissance émanant du FMI, de la Commission européenne, du gouvernement ou de l'OCDE tombent rarement juste. Elles n'avaient pas vu venir la forte récession de 2009. En revanche, elles avaient sous-estimé la reprise qui s'est produite en 2010.
2La crise européenne, bientôt du passé ?
François Hollande le répète volontiers : la crise de la zone euro "est derrière nous". Même le ministre de l'Economie allemand, Wolfgang Schaüble, estime que le pire est passé.
Côté marchés, il y a en effet du mieux. Les Bourses remontent la pente et les taux obligataires des Etats sont en baisse. La France peut ainsi emprunter de l'argent à des taux historiquement bas, parfois même négatifs sur les courtes périodes. Les taux italiens et espagnols souffrent encore d'écarts importants avec les taux allemands (qui servent de référence), mais on est loin des records observés à l'été 2012. Reste à convertir cette éclaircie financière en véritable reprise économique.
3De nouvelles mesures mises en œuvre
Et si, après tout, la politique pouvait influer sur la conjoncture économique ? C'est ce qu'espèrent François Hollande et son gouvernement. En 2013, les premières mesures phares du quinquennat, comme les contrats de génération ou les emplois d'avenir, vont atteindre leur rythme de croisière. Et le crédit d'impôt pour la compétitivité (Cice) est censé redonner de l'air aux entreprises. En attendant, il faudra se contenter d'espérer.
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