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Discrimination : sans égalité, "il y a des risques de délitement", estime Dominique Sopo, président de SOS Racisme

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Article rédigé par franceinfo
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Une étude que vous révèle franceinfo jeudi démontre l'existence de discriminations dans des domaines jusqu'ici non étudiés. Dominique Sopo, président de SOS Racisme, qui a participé à cette étude, regrette que "de façon plus ou moins consciente, on va décider que tel profil de personnes est moins acceptable".

Pour la première fois en France, des chercheurs du CNRS et SOS Racisme ont réalisé une étude, révélée par franceinfo jeudi 23 novembre, qui démontre l'existence de discriminations dans des domaines jusqu'ici non étudiés.

Les chercheurs démontrent l'existence de pratiques discriminatoires dans sept domaines : le crédit à la consommation, l'assurance auto, la complémentaire-santé, la réservation d'une chambre d'hôtel, la formation pour adultes, le rachat de fonds de commerce et l'hébergement de loisirs.

"De façon plus ou moins consciente, on va décider que tel profil de personnes est moins acceptable"

"Vivre en société, faire en sorte que le lien social soit un lien social solide, c'est aussi que la notion d'égalité soit pleinement respectée, sinon il y a des risques de délitement parce que les gens finissent par se rendre compte qu'ils n'ont pas les mêmes opportunités face à des mêmes situations", explique sur franceinfo Dominique Sopo, président de SOS Racisme.

Ces discriminations dans des domaines de la vie courante sont des "préjugés qui sont souvent à l'œuvre lorsqu'on voit se mettre en place des logiques de discrimination. De façon plus ou moins consciente, on va décider que tel profil de personnes est moins acceptable et que si on pense quartiers populaires on va penser à des personnes qui potentiellement pourraient dégrader le bien. Là on est sur du préjugé".

"On peut s'interroger sur les pratiques autorisées"

Les personnes habitants dans des quartiers sensibles paient leur assurance auto plus cher que les autres. Une pratique qui pose question. "On peut s'interroger sur les pratiques autorisées aujourd'hui au niveau des assurances qui permettent de faire de la discrimination. Elles passent leur temps à discriminer suivant les profils des individus", insiste Dominique Sopo.

Pour faire évoluer les consciences, "c'est du travail de longue haleine." Pour combattre les discriminations, il faut "faire bouger, dans la durée, des personnes ou des structures qui sont amenées à délivrer soit un logement, soit un emploi, soit à être en contact avec la clientèle. La vie c'est tout une série de confrontations à l'autre et le processus de discrimination peut être extrêmement cassant dans une dynamique d'intégration sociale."

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