Derichebourg est écarté des négociations pour le renouvellement du contrat pour la distribution d'eau en Ile-de-France
"Au vu de l'analyse de son offre", explique le Syndicat des eaux d'Ile-de-France (SEDIF), l'entreprise, alliée avec l'allemand Remondis, se trouve donc écarté d'un marché très concentré et peu concurrentiel, d'un montant de 371 millions d'euros.
Se retrouvent donc seuls en lice les deux géants historiques du secteur: Véolia et Suez.
Plus important contrat de délégation de service public en Europe, ce contrat du SEDIF, institution présidée par le député-maire UMP d'Issy-les-Moulineaux André Santini, porte sur la distribution en eau potable à 144 communes franciliennes de sept départements, hors Paris, et à quelque quatre millions d'usagers. Il sera attribué pour une durée de 10 ans,éventuellement prolongeable à 12 ans.
Lors de la première phase de l'appel d'offres, un quatrième groupe, la Saur, avait été présélectionné. Il avait finalement décidé de ne pas déposer d'offre.
Les discussions devraient désormais durer plusieurs semaines. Le future délégataire doit être désigné au printemps de cette année. Le contrat en cours, signé en 1962 avec Véolia (ex-Générale des Eaux), expire fin 2010.
Le résultat de l'appel d'offres du SEDIF est particulièrement attendu en raison de son ampleur, mais aussi de la spécificité de ce marché. Plusieurs contrats de délégation de services d'eau de grandes communes comme Marseille, Lille ou Versailles, doivent prochainement être renouvelées.
Plusieurs élus de gauche, membres du SEDIF, demandent que l'Autorité de la concurrence se saisisse du dossier. "Nous avons quelques doutes sur la procédure, et notamment sur la question de l'allotissement" (division du contrat en plusieurs lots), a expliqué
l'un d'entre eux, Christian Métairie, premier adjoint divers gauche au maire d'Arcueil (Val-de-Marne). En avril 2009, les élus du SEDIF avaient refusé de découper le marché de l'eau francilienne.
Le prix de l'eau en région parisienne est trop élevé, estiment
plusieurs associations de consommateurs. Pour UFC Que Choisir, la surfacturation du service s'élève à 90 millions d'euros par an, soit environ 50 euros par habitant. De son côté, la gauche réclame que ce service soit géré par une régie publique.
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