"La France déteste qu'on la force" : Michel Sapin répond à son homologue allemand
Wolfgang Schäuble, en déplacement à Washington (Etats-Unis) jeudi, a livré une analyse plutôt critique de la situation en France.
Le ministre des Finances allemand ne fait pas dans la langue de bois. Wolfgang Schäuble en a fait une nouvelle démonstration, jeudi 16 avril, depuis Washington (Etats-Unis), en assurant que "la France serait contente que quelqu'un force le Parlement" à voter de dures réformes. Michel Sapin lui a répondu "amicalement", le lendemain. Pas question pour lui de brusquer le pays.
"Sapin et Macron ont de longues histoires à raconter"
"C'est difficile, c'est la démocratie", a concédé le ministre allemand lors d'un débat dans la capitale américaine. Le ministre venait d'évoquer les réformes, selon lui "très réussies", menées en Espagne sous la supervision de la troïka (Banque centrale européenne, Fonds monétaire international et Union européenne).
Un peu auparavant, Wolfgang Schäuble avait évoqué les difficultés de ses collègues français en charge des portefeuilles de l'Economie et des Finances. "Si vous en parlez avec mes amis français, que ce soit Michel Sapin ou Emmanuel Macron, ils ont de longues histoires à raconter sur la difficulté à convaincre l'opinion publique et le Parlement de la nécessité de réformer le marché du travail", a assuré le ministre allemand.
"C'était une forme d'encouragement"
"La France déteste qu'on la force", a donc répliqué Michel Sapin, dans un message à l'AFP, précisant répondre "amicalement" à son homologue allemand. "Le vocabulaire de la punition, de la sanction, de la contrainte, c'est ce qui fait détester l'Europe, a encore déclaré le ministre français. Connaissant bien Wolfgang Schäuble, c'était plutôt une forme d'encouragement", a conclu Michel Sapin sur le ton de la plaisanterie. Le ministre allemand, partisan de la rigueur budgétaire, est connu pour ses propos parfois très raides.
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