Pourquoi le déficit de l'Etat s'est-il creusé en 2013 ?
Les dépenses ont augmenté, les recettes aussi... mais pas assez.
Le déficit du budget de l'Etat français se creuse. Il est passé de 69,6 milliards d'euros en mai 2012 à 72,6 en mai 2013, selon les données publiées mardi 9 juillet par le ministère du Budget. Pourquoi un tel écart ? Francetv info passe les chiffres au crible.
Un trou de 3 milliards d'euros en un an
Le déficit de l'Etat s'est creusé de 3 milliards d'euros au 31 mai sur un an. Le gouvernement s'était initialement engagé à le ramener à 61,6 milliards d'euros fin 2013 (contre 87,2 milliards fin 2012) mais a depuis admis que la conjoncture économique compliquait la réalisation de cet objectif.
Le gouvernement invoque des dépenses inhabituelles
Le ministère du Budget a expliqué l'augmentation du déficit en rappelant dans son communiqué que deux dépenses européennes "exceptionnelles" avaient été réalisées début 2013 : 1,6 milliard d'euros destinés à l'augmentation du capital de la Banque européenne d'investissement et 3,3 milliards d'euros de dotation au Mécanisme européen de stabilité.
En prenant en compte ces dépenses européennes, les dépenses de l'Etat atteignent 169,4 milliards d'euros au 31 mai 2013, contre 159,9 milliards un an plus tôt. Mais si on les retire, l'écart se réduit : les dépenses ne sont plus de 163,9 milliard d'euros. Dans la comptabilité européenne, ces deux dépenses ne seront pas prises en compte dans le calcul du déficit de la France.
Les recettes ont augmenté, mais insuffisamment
Les dépenses de l'Etat ont augmenté, mais ses recettes aussi : au 31 mai 2013, elles s'établissent à 117,6 milliards d'euros, contre 111,2 milliards un an plus tôt.
Cela s'explique notamment par une hausse des recettes fiscales, qui ont augmenté de 6,4% (à périmètre constant) par rapport à l'an dernier. L'impôt sur les sociétés a notamment rapporté 10,05 milliards d'euros à l'Etat fin mai, soit 15,2% de plus que par rapport à fin mai 2012 (à périmètre constant). Mais le ministère du Budget le reconnaît : ces revenus restent inférieurs aux prévisions présentées dans le programme de stabilité discuté au Parlement fin avril.
Les recettes non fiscales, elles, ont diminué de 25,6% par rapport à l'an dernier. Pour justifier cette baisse, Bercy précise que le gouvernement précédent a bénéficié l'an dernier d'une recette exceptionnelle de 2,6 milliards d'euros en échange de l'attribution des licences de téléphonie mobile 4G.
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