Cet article date de plus de huit ans.

Croissance, dette, inflation : où en est l'économie française en mars 2016 ?

Le ministère des Finances a présenté son "programme de stabilité", dans lequel il définit ses prévisions pour l’économie française.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Le ministre des Finances, Michel Sapin, présente son programme de stabilité au ministère de l'Economie et des Finances, à Paris, le 13 avril 2016. (ERIC PIERMONT / AFP)

Une journée marquée par les indicateurs économiques. L'Insee a publié, mercredi 13 avril, les derniers indices relatifs à l'économie française, avec notamment l'évolution des prix à la consommation. De son côté, le ministre des Finances, Michel Sapin, a présenté son programme de stabilité, un document annuel décrivant les prévisions de l'économie française envoyé à la Commission européenne fin avril.

Voici les principaux points à retenir de ce document.

Paris mise sur une croissance de 1,5%

Paris est plutôt optimiste. Le ministère des Finances maintient sa prévision de hausse de 1,5% du produit intérieur brut (PIB) pour 2016 et 2017. La Commission européenne mise, elle, sur une croissance de 1,3% en 2016. Le FMI a, lui, revu à la baisse sa prévision, et prévoit désormais une hausse de 1,1% seulement en 2016 et de 1,3% en 2017.

Le Haut Conseil des Finances publiques, organe indépendant évaluant la crédibilité des prévisions budgétaires du gouvernement, a toutefois jugé, dans un avis, que pour 2016, le pronostic de 1,5% était "encore atteignable."

Les prix à la consommation en baisse

D'après l'Insee, les prix à la consommation ont reculé de 0,1% sur un an en mars. Le prix des produits consommés par les ménages français avaient déjà baissé de 0,2% en février. Par rapport au mois précédent cependant, les prix ont augmenté de 0,7% en mars, "surtout tirés par les produits manufacturés, dont les prix se redressent après les soldes d'hiver", explique l'Insee. L'institut note ainsi une forte augmentation des prix des vêtements et des chaussures, avec une augmentation de 11,9% en mars. 

Après neuf mois consécutifs à la baisse, les prix de l'énergie ont augmenté de 0,9% en mars 2016, alors que les prix du gaz ont reculé de 3%. Les produits alimentaires ont, eux, coûté plus cher aux Français, puisqu'ils sont en hausse de 0,5% sur un mois, "essentiellement du fait des produits frais", précise l'Insee. 

L'inflation devrait être de 0,1% en 2016

Les prévisions d'inflation, déduites des prix à la consommation, sont elles aussi en baisse d'après les prévisions du ministère des Finances. Bercy a en effet réduit sa prévision d'inflation pour cette année à 0,1%, contre 1% inscrit dans la loi de finances de 2016.

La barre du 1% est prévue pour 2017, d'après le "programme de stabilité". En cause, la faiblesse des prix du pétrole. Avec cette inflation basse, Paris devra trouver des économies de 3,8 milliards d'euros en 2016 et de 5 milliards en 2017, pour atteindre ses objectifs en matière de déficit.

Les objectifs de réduction du déficit maintenus

Pour ce qui en est des finances publiques, Bercy annonce maintenir ses objectifs de réduction du déficit public à 3,3% du PIB en 2016 et 2,7% en 2017, dans le cadre de son "programme de stabilité". "L'objectif de revenir sous 3% de déficit en 2017 sera tenu", assure Bercy dans le document de synthèse. "C'est la condition pour stabiliser la dette publique sous le seuil des 100% du PIB", précise-t-il.

Le ministère assure donc vouloir continuer à maîtriser les dépenses publiques : leur part dans le PIB devrait passer de 55,3% du PIB en 2015 à 54,6% en 2016, puis 54% un an plus tard.

La dette toujours plus lourde

La dette publique de la France, qui a atteint les 2 100 milliards d'euros, devrait de son côté continuer à augmenter en 2016 et 2017. C'est moins que prévu, puisque les prévisions de Bercy annoncent que la dette atteindra 96,2% du PIB en 2016 et 96,5% en 2017, contre 96,5% et 96,9% selon les précédentes estimations. D'après le ministère, cette baisse se fera sans hausse d'impôts, les prélèvements obligatoires devraient au contraire reculer, s'élevant à 44,2% du PIB en 2016 et 44% en 2017.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.