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Dans les colonnes du Journal du Dimanche, Jean Arthuis dénonce une "extraordinaire inertie de la sphère publique"

Le président de la commission des Finances du Sénat estime également que la rigueur n'est "pas au rendez-vous" dans le projet de loi de finances pour 2011. Celui-ci doit être examiné cette semaine par la commission. Le centriste accuse le gouvernement de ne pas tenir ses engagements. La hausse d'impôt sera "inévitable", selon lui.
Article rédigé par Melinda Davan-Soulas
France Télévisions
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Jean Arthuis doit se pencher sur le budget 2011 (AFP - ERIC FEFERBERG)

Le président de la commission des Finances du Sénat estime également que la rigueur n'est "pas au rendez-vous" dans le projet de loi de finances pour 2011. Celui-ci doit être examiné cette semaine par la commission. Le centriste accuse le gouvernement de ne pas tenir ses engagements. La hausse d'impôt sera "inévitable", selon lui.

Le Budget 2011 est au programme de la semaine pour la commission des Finances du Sénat. Le projet de loi de finances pour 2011 doit être examiné à partir de mercredi 10 novembre par la commission de Finances du Sénat et dès le 18 novembre en séance publique. Pour son président, Jean Arthuis, "le compte n'y est pas". "Le gouvernement a fixé l'objectif de réduire de 5% les dépenses de fonctionnement et les dépenses d'intervention de l'Etat. Or nous constatons dans le projet de loi de Finances que les premières baissent de 0,5% et les secondes, de moins de 1%", explique-t-il dans le Journal du Dimanche.

Le centriste déplore que "la rigueur promise ne (soit) pas au rendez-vous. Le discours était excellent, mais le passage à l'acte révèle une extraordinaire inertie de la sphère publique". Le gouvernement a annoncé au moins 40 milliards d'euros d'économies pour le budget 2011. Christine Lagarde, ministre de l'Economie, et François Baroin, ministre du Budget, comptent sur un gel des dépenses de l'Etat, un "coup de rabot" de 10 milliards d'euros sur les niches fiscales et sociales, ainsi que sur une reprise économique d'au moins 1,5% en 2010 et 2% en 2011. Tout cela doit permettre de ramener le déficit public à 7,7% cette année et 6% fin 2011.

"Lorsqu'on examine une par une les dépenses concernées, on mesure la difficulté politique à les réduire, comme pour les niches fiscales", regrette Jean Arthuis. En 2009, Bercy a publié un rapport indiquant que les dépenses publiques avaient représenté 56% du PIB en 2009, un record historique. Le gouvernement a pourtant fait de la réduction du déficit public l'une de ses priorités. Un effort "qui reste très modeste" pour le président de la commission.

Selon lui, il n'y a qu'une solution pour compléter le budget et soutenir la compétitivité de la France: une hausse des impôts. "Le président de la République tient un discours ferme sur les impôts, écartant toute hausse globale. Elle est à mon avis inévitable", assure-t-il. "Il faudra augmenter la CRDS et instituer un taux intermédiaire de TVA entre 10% et 12% dans la restauration et le bâtiment". Il veut également "donner le coup de grâce à l'ISF et au bouclier fiscal", pour "la justice", avance-t-il. Pour compenser la perte de recettes, Jean Arthuis propose de créer "une tranche d'impôts sur le revenu à 45%, un relèvement des impôts sur les plus-values ainsi que des droits de succession".

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