Colère des agriculteurs : la Confédération paysanne "demande une interdiction du prix d'achat des produits agricoles en-dessous du prix de revient"

Après avoir reçu la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs, lundi soir, le Premier ministre reçoit mardi la Confédération paysanne et la Coordination rurale.
Article rédigé par franceinfo
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Laurence Marandola,  porte-parole nationale de la Confédération paysanne, 8 juin 2023, à Pau. (GAIZKA IROZ / AFP)

"On va demander au gouvernement une interdiction gravée dans le marbre du prix d'achat des produits agricoles en-dessous du prix de revient", déclare mardi 23 janvier sur franceinfo Laurence Marandola, porte-parole nationale de la Confédération paysanne, alors que l'organisation sera reçue mardi soir par le Premier ministre Gabriel Attal.

La loi EGalim 1 et 2 devaient assurer que les agriculteurs ne soient payés en deçà de leurs coûts de production. Ces lois "visaient à ajuster la répartition de la valeur dans la chaîne alimentaire", mais aujourd'hui, "ce n'est pas le cas", assure Laurence Marandola. "L'Observatoire français des prix et des marges dit qu'en moyenne, dans un produit agricole, seul 10% revient aux producteurs, c'est ça la réalité", peste celle qui est également agricultrice en Ariège.

"Les deux victimes du système actuel sont les producteurs et les consommateurs."

Laurence Marandola, porte-parole nationale de la Confédération paysanne

à franceinfo

La porte-parole de la Confédération paysanne avance que ces problématiques que dénoncent les agriculteurs "sont dues à l'ultra-libéralisme de l'agriculture, des produits agricoles : c'est cela qui broie des paysans".

Les accords de libre-échange "étranglent la rémunération des paysans"

Laurence Marandola compte demander à Gabriel Attal "des signaux forts", comme de "stopper les négociations des accords de libre-échange" avec des pays ou des organisations internationales.
"Il y a un accord qui vient d'être signé avec la Nouvelle-Zélande et celui avec le Canada qui est appliqué, mais pas ratifié, parce que ces accords étranglent la rémunération des paysans", alerte Laurence Marandola. Elle estime que cela revient à "mettre sur le marché des produits qui sont produits dans d'autres conditions, avec d'autres pratiques, qui rentrent directement en concurrence" avec les produits français.

Selon la porte-parole de la Confédération paysanne, "refuser le libre-échange pour nous, ça ne veut pas dire 'repli sur soi', ça veut dire prendre en considération le travail des agriculteurs en France, mais également dans des pays tiers avec lesquels il peut y avoir des échanges". Laurence Marandola reconnaît que les agriculteurs français ont "besoin" d'une forme de protectionnisme. "L'ultralibéralisme, c'est faire sauter toutes les protections possibles", conclut la porte-parole de la Confédération paysanne.

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