Crise financière : les limites de la zone euro
Panique sur les places européennes. Après le Portugal et la Grèce, c’est au tour de l’Espagne ce mercredi de voir sa note abaissée d’un cran par l’agence de notation Standard & Poor’s. Et comme un effet dominos, la Bourse de Madrid a terminé le soir même en recul de 2,99%. L’euro retourne donc à la baisse et les pertes se creusent sur les Bourses européennes. A Paris l’indice CAC 40 chute de 1,50% à 3.787 points.
Les analystes voient rouge. Les déboires financiers de la Grèce ne datent pas d’hier et selon Nordine Naam, analyste chez Natixis, "la gestion de la crise par les autorités européennes est catastrophique". Catastrophique, car elle souligne désormais les faiblesses de l’union monétaire et l’absence de gouvernance économique autant que politique à l’échelle de la région.
Un programme de redressement des finances publiques grecques et de réformes économiques fait actuellement l'objet de négociations entre Athènes, les experts du FMI et la Commission européenne. Il est attendu d'ici à la fin de la semaine. Il permettrait aux pays de la zone euro d'entamer le processus de déblocage de l'aide la semaine prochaine.
Europe à deux vitesses ?
L’Allemagne n’y met pas du sien. L’opinion publique allemande étant majoritairement hostile à une aide à la Grèce, et à l’approche d’une échéance électorale régionale importante pour son camp le 9 mai, Angela Merkel a longtemps tergiversé. Finalement ce mercredi, la chancelière allemande a appelé à "accélérer" les négociations en cours.
Selon le chef économiste au Centre pour la réforme européenne, Simon Tilford, "l’Union européenne est en retard depuis le début, elle réagit aux événements plutôt que d’essayer d’exercer un peu de contrôle. Depuis trois ou quatre mois, elle a, en gros, cédé le contrôle aux marchés". Pour Nordine Naam, "l’égoïsme national domine, et c’est une Europe à deux vitesses qui se crée" . Une Europe où un pays en difficulté n’aura pas d’autre choix que de sortir de la zone euro.
Caroline Caldier avec agences
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.