Cet article date de plus de treize ans.

Crise financière : les analyses des économistes sur France Info

Dans le sillage de la dégradation de la note américaine par Standard & Poor’s, les banques mondiales font le yo-yo. L’Asie a fortement chuté ce matin, et risque d’entraîner les places européennes. _ Elie Cohen, Philippe Dessertine, Alain Minc, Christian Cambier et Philippe Crevel : les économistes livrent leurs visions des événements sur France Info.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Christian Cambier : "la défiance est généralisée"

Pour le président de Prigest, société spécialisée dans la gestion d'actifs boursiers, avec 12 journées consécutives de baisse, le krach boursier a déjà eu lieu.
_ "La défiance est généralisée, les gens ont perdu la foi, les gens n'ont plus confiance dans le papier, quel qu'il soit (...) on ne croit plus dans nos dirigeants", explique le patron de Prigest. Et Christian Cambier ne voit pas ce qui pourrait restaurer cette confiance.

Elie Cohen : "la conjonction de trois crises"

La situation actuelle est "totalement inédite", selon Elie Cohen, économiste et directeur de recherche au CNRS. Car il y a conjonction de trois crises :

  • la crise de la dette aux Etats-Unis qui n’est pas réglée, et qui provoque cette indécision fondamentale sur les effets de la baisse de la notation,
  • la crise européenne pour laquelle "le compromis du 21 juillet n’a rien réglé. Rien ne peut se passer avant fin septembre alors qu’il y a une situation d’urgence",
  • enfin, "la crise des liquidités bancaires qui revient", explique l’économiste sur France Info.

    Philippe Dessertine : il faut une "action politique radicale"

Cette fois, les investisseurs ne spéculent pas. Ils sont légitimement inquiets du poids des dettes des Etats et jugent les solutions inappropriées, analyse Philippe Dessertine, directeur de l’Institut des Hautes finances. "Ils sont inquiets, donc ils vendent", explique-t-il.
_ Pour Philippe Dessertine, la seule solution est de sonner la mobilisation générale. "La politique des petits pas doit cesser (…) On doit aller vers une action politique radicale", Berlin et Paris, qui détiennent une des clés de cette crise, doivent donner des signes "plus vigoureux".

Alain Minc : un coup de pub de Standard & Poor’s

Invité de France Info, l’essayiste et économiste Alain Minc relativise la portée des événements. Ce proche de Nicolas Sarkozy estime qu’en dégradant la note américaine, Standard & Poor’s s’est comportée en ""enfant tumultueux", que l’agence a voulu se faire un coup de pub.
_ Pour Alain Minc, "les Etats-Unis restent le havre du système économique mondial et le dollar, même faible, reste une référence".

Philippe Crevel : peu de risque que la note française ne soit dégradée

Le déficit de la France est relativement bien maîtrisé, son taux d'épargne est élevé (environ 15% du revenu disponible brut des ménages, contre moins de 2% pour les USA) et la croissance, prévue entre 1 et 2%, devrait nous permettra d'échapper à la dégradation, estime l'économiste Philippe Crevel.

Grégoire Lecalot, Gilles Halais

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.