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Ce traité permet "une meilleure protection de l'environnement" : un député LREM répond à la tribune de Nicolas Hulot contre le Ceta

Pour le député de la majorité Jean-Baptiste Moreau, le Ceta est "un mieux-disant par rapport aux accords de l'OMC".

Article rédigé par franceinfo
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Le député de la Creuse Jean-Baptiste Moreau, à Guéret, le 3 octobre 2018. (BARLIER BRUNO / MAXPPP)

Le traité de libre-échange entre l'Europe et le Canada (Ceta) "contient un certain nombre de clauses qui permettent une meilleure protection de l'environnement et une meilleure prise en compte des normes", a assuré sur franceinfo lundi 22 juillet Jean-Baptiste Moreau, éleveur bovins et député La République en marche (LREM) de la Creuse. Il répond à Nicolas Hulot, qui appelle les députés français à voter contre ce texte, dans une tribune publiée sur le site de franceinfo

franceinfo : Est-ce que vous voterez le Ceta à l'Assemblée nationale ?

Jean-Baptiste Moreau : Ce n'est pas parce qu'on ne vote pas le Ceta qu'il n'y aura plus d'échanges internationaux et ce n'est pas ainsi qu'on luttera contre le libre-échange. Donc, oui, je vais voter le Ceta. Aujourd'hui, il y a déjà des échanges entre l'Europe et le Canada. Et ces accords bilatéraux, comme le Ceta, sont la seule solution pour imposer des clauses environnementales et le respect des normes de production. Parce qu'aujourd'hui, les échanges internationaux ne sont soumis qu'aux règles de l'OMC qui n'incluent aucune contrainte sur l'environnement. Or, un accord comme le Ceta contient un certain nombre de clauses qui permettent une meilleure protection de l'environnement et une meilleure prise en compte des normes, des labels, des AOC, des IGP. C'est un mieux-disant par rapport aux accords de l'OMC.

Ce n'est pas l'avis de Nicolas Hulot, pour qui le Ceta ne protège ni nos agriculteurs, ni le climat...

Moi, je ne suis pas dans les incantations et dans les déclarations d'intention. Le Ceta s'applique depuis deux ans. On a exporté d'avantage de produits laitiers (+ 10 %) et on a moins importé de viande qu'avant la mise en place du Ceta. Et tout ça, parce qu'on a mis en place un certain nombre de normes. Et puis le Canada, ce n'est pas le Far-West ! Il y a un certain nombre de contrôles sanitaires là-bas. Certes, ce ne sont pas les mêmes normes. Mais si l'on veut faire converger nos normes avec les leurs, cela se fait par le biais de ces accords internationaux. Sinon, chacun reste chez soi, mais ça ne fera pas progresser significativement la lutte contre le changement climatique à l'échelle mondiale et ça ne fera pas changer les systèmes de production au niveau mondial.

Selon vous, il y a donc toutes les garanties, que ce soit sur les farines animales, les nouveaux OGM ou le principe de protection ?

Il y a un certain nombre de garanties. Que cela aille assez loin, sans doute pas. D'ailleurs le président de la République l'a dit. Il faut qu'on se dote de meilleurs moyens de contrôle, notamment d'une direction des fraudes, comme en France, mais au niveau européen. Parce qu'on voit bien que les derniers scandales alimentaires, ce n'est pas de la viande qui venait du Canada, mais de Roumanie ou de Pologne. Voilà pourquoi l'Europe doit se doter de moyens de contrôles sanitaires. Et c'est aussi pour ça que je m'oppose à l'accord du Mercosur [avec des pays d’Amérique du Sud]. Et là je suis d'accord avec Nicolas Hulot. On n’a aucune garantie en face, aucune traçabilité, aucun contrôle sanitaire. Le Canada, ce n'est pas la même chose. Au Canada il y a des services de sécurité sanitaire.

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