Nutri-Score : "Pour être parfaitement efficace, il doit être rendu obligatoire", plaide son créateur

Invité mardi sur franceinfo, Serge Hercberg, dénonce la pression des lobbys industriels au niveau européen.
Article rédigé par franceinfo
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L’étiquette nutritionnelle Nutri-Score sur des aliments préparés. (LOIC VENANCE / AFP)

"Pour être parfaitement efficace, le Nutri-Score doit être rendu obligatoire au sein des pays de l'Union européenne", insiste Serge Hercberg, mardi 26 mars, sur franceinfo. Pour l'épidémiologiste et nutritionniste, créateur du Nutri-Score, cette obligation permettrait de "forcer la main aux sociétés qui refusent la transparence sur la composition nutritionnelle de leurs aliments".

Depuis la création du Nutri-Score, il y a six ans, plus de 150 études ont démontré son impact pour modifier les comportements d'achat des consommateurs, ainsi que ses répercussions sur la qualité nutritionnelle de l'offre alimentaire. Mais Serge Hercberg dénonce la pression des lobbys industriels au niveau européen : "Certaines grosses sociétés comme Ferrero, Lactalis, Mars, Coca-Cola, refusent de l'afficher [le Nutri-Score], c'est un handicap pour la santé publique et l'intérêt des consommateurs".

Les critères d'évaluation du Nutri-Score ne sont pas figés, "ils doivent continuer à évoluer en fonction de l'évolution de la science, et aussi en fonction de l'évolution de l'offre alimentaire et des changements de recette" explique le nutritionniste. Il préconise ainsi de le réadapter tous les trois ou quatre ans. Mais l'affinement du Nutri-Score provoque parfois la marche arrière des entreprises. Serge Hercberg prend l'exemple de Bjorg "qui, voyant ses produits plus pénalisés, a décidé d'abandonner le Nutri-Score".

Alors pourquoi ne pas rendre le Nutri-Score obligatoire uniquement en France ? "C'est risqué", répond son créateur, "un pays membre de l'UE ne peut pas mettre en place une réglementation qui s'oppose à la réglementation de l'UE". Serge Hercberg appelle ainsi le gouvernement " à se battre pour faire pression et pour défendre l'intérêt de la santé publique".

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